Alors que les héros 80’s font un come back gagnant (Die Hard), au moment où les 70’s deviennent le papier peint du cinéma contemporain (voir Zodiac ou American Gangster), Stallone a tout de suite su que son heure avait sonné.
Has been des années 90, il vient donc de régénérer sa propre mythologie en signant un touchant épilogue aux Rocky (Balboa) et en offrant une synthèse et une conclusion à la saga Rambo. Autant le dire tout de suite, nobody does it better et son John Rambo est un chef d’œuvre, un monolithe de sauvagerie, un tunnel de barbarie (les pieds giclent, les têtes explosent) par lequel le viet' vet' est obligé de passer pour retourner au pays. Pendant 20 minutes, littéralement monstrueuses, il vomit la guerre et la violence qui sommeillait en lui pour pouvoir repartir à zéro. Sly, paupière tombante, corps bouffi et cheveux gras, n’a jamais été aussi puissant, aussi mélancolique, aussi marmoréen. En 90 minutes dégraissées, son personnage est redevenu malgré lui un surhomme nietzschéen programmé pour tuer et qui n’aspire qu’à la solitude… Un chef d’œuvre on vous dit.