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Elle hurle dans la rue. Termine ses phrases d’un « bitch » de ponctuation. Teri s’apprête à aller chercher sa bien-aimée Tiahna qui sort de prison. Les deux amoureuses sont au coeur de Game Girls, deuxième film de la documentariste polonaise Alina Skrzeszewska. Elle y explore une nouvelle fois le quartier de Skid Row à Los Angeles, qui concentre la plus grande population sans domicile fixe des Etats-Unis. Par le biais de ses héroïnes, opposées et délirantes, qui font du film un récit décousu mais intense, la réalisatrice montre le poison de la privation et de la pauvreté sur la psyché. Et, parallèlement, dépeint, à la bonne distance, l’inexorable tourbillon qui pousse des femmes malmenées par la vie à se laisser glisser dans ce lieu de perdition où malgré la misère, l’entraide agit comme un pansement.