Date de sortie 28 novembre 2019
Durée 106 mn
Réalisé par Germinal Roaux
Avec Kidist Siyum , Bruno Ganz , Patrick d'Assumçao
Scénariste(s) Germinal Roaux
Distributeur Nour Films
Année de production 2018
Pays de production Belgique
Genre Drame
Couleur Noir et blanc

Synopsis

Fortuna, jeune Ethiopienne de 14 ans, est accueillie avec d’autres réfugiés par une communauté de religieux catholiques dans un monastère des Alpes suisses. Elle y rencontre Kabir, un jeune Africain dont elle tombe amoureuse. C’est l’hiver et à mesure que la neige recouvre les sommets, le monastère devient leur refuge mais aussi le théâtre d’événements qui viennent ébranler la vie paisible des chanoines. Ceux-ci vont-ils renoncer à leur tradition d’hospitalité ? Parviendront-ils à guider Fortuna vers sa nouvelle vie ?

Toutes les séances de Fortuna

Critiques de Fortuna

  1. Première
    par Michaël Patin

    Comment mettre des images de cinéma sur la crise des migrants, quand on a vu les rafiots renversés de la Méditerranée, les camps détruits au tractopelle, les corps échoués sur les plages ou retrouvés en montagne après la fonte des neiges ? Comment affronter l’horreur à l’arrivée, sonder ce qu’elle déclenche en nous et ce qu’elle laisse à ses victimes, poussées par extrême nécessité vers nos paysages, nos lois, nos corps étrangers ? Le photographe et cinéaste Germinal Roaux a choisi le chemin de la poésie, posant sa caméra-pinceau à l’hospice du Simplon, sur la crête sud des Alpes suisses, où les religieux ont décidé d’accueillir des réfugiés. Parmi ceux-ci, Fortuna, Ethiopienne de 14 ans égarée dans le grand blanc, sans famille ni possession, secrètement enceinte, affronte ses tourments en silence. Cette solitude subie s’oppose à celle, choisie, de ses hôtes, ses questions de survie cohabitent avec leurs interrogations morales. Si Roaux n’évite pas tous les pièges du didactisme (des dialogues trop écrits, une symbolique animale un peu appuyée), il brille chaque fois qu’il laisse parler les éléments, opposant le souvenir de la traversée en mer (superbes plans de flots en mouvement) à l’immobilité des pentes enneigées, comme une métaphore de la trajectoire – et de la condition - de son héroïne. Cette petite poésie-là, en noir et blanc minéral et lumière patiemment sculptée, qui ne peut exister qu’au cinéma, vaut mieux que de longs discours sur la crise migratoire. Elle imprime l’indicible au fond de nos rétines.