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Remarquablement interprété par la révélation Katie Jarvis et deux des plus prometteurs talents du cinéma britannique (Kierston Wareing, découverte dans It’s a Free World ! de Loach, et Michael Fassbender, le sensationnel héros du Hunger de Steve McQueen), bénéficiant d’une superbe photographie qui joue sur les oppositions entre les intérieurs claquemurés de la cité et la beauté panthéiste de quelques virées dans la nature, Fish Tank confirme le talent singulier et puissant de sa réalisatrice.
Toutes les critiques de Fish Tank
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Explorant avec finesse et réalisme le trouble d'un âge qui voit la maladresse de l'enfance se mêler à la provocation sexuelle, Andrea Arnold si tire de tous les dangers d'un récit sans cesse sur le fil. Elle confirme au passe l'incroyable sens du casting anglais (...). Katie Jarvis, repérée sur le quai d'une gare, bouffe l'écran de son énergie animale, tandis que Michael Fassbender, récemment vu chez Tarantino, restitue toute l'ambiguïté d'un personnage casse-gueule. La pépite du mois.
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Le choc de Fish Tank, c'est que la réalisatrice refuse l'ellipse et, sans craindre l'image de trop, filme ce qu'on sous-tend d'habitude, et fait alors basculer la fin de son film dans l'imprévisible.
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S’il n’avait que ces qualités de dialogues poivrés, de direction d’acteurs au cordeau, d’empathie pour les gueux et de vérisme social, Fish Tank serait un bon film, mais un bon film déjà cent fois vu, sans plus-value particulière. Or, Andrea Arnold a réussi à trouver des lignes de fuite, à s’échapper un peu des routes balisées du naturalisme social pour emmener son film dans d’autres endroits que seulement là où on l’attend.
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Fish Tank est plein des ces petites torpeurs jouissantes où l'on croit mourir de poésie, comme si l'instant s'ouvrait à une éternité radieuse : à peu près sans doute ce qu'on ressent quand on sait danser.
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L'arsenal de l'horreur sociale est là, au complet, mais Andrea Arnold se tient toujours en deçà de tout onirisme lors des séquences qui le contrebalancent, jamais fantastiques. En reprenant Ken Loach de volée, avec en mains les galets usés de Raining Stones et les clichés avachis de Poor Cow, la cinéaste britannique se contente d'élargir le territoire visuel du réalisme social, à l'endroit où le fleuve devient mer.
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En dépit du contexte social à la « Billy Elliot » et du personnage principal plutôt mal parti, le film est lumineux, aéré. Jamais sinistre mais presque solaire à l’image de son héros masculin. La réalisatrice du remarqué « Red road » filme avec sensualité son adolescente revêche, sa découverte de la féminité, la nature révélatrice des sentiments qui agitent la jeune fille. La jeune actrice non professionnelle qui joue ce chat écorché est éblouissante de justesse.
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Dans la veine de Ken Loach, tout en s'en détachant, elle réussit une chronique sociale originale sur la confusion des sentiments et les errements existentiels d'une ado attachante et perdue.
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Sec, sans concession, le film s'offre un crescendo émotionnel, avec, entre autres, une magnifique scène de réconciliation entre mère et fille, pas de danse et sourires en harmonie sur fond techno. Inconnue de 17 ans, Katie Jarvis, la jeune non professionnelle qui incarne Mia, fut légitimement citée lors du dernier Festival de Cannes parmi les candidates au Prix d'interprétation féminine.
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Ce que réussit justement Fish tank, c'est cette infiltration d'un onirisme sans fantastique au coeur du réalisme social (ce qu'avait complètement bâclé Ken Loach dans Looking for Eric) - y incluant même une part de conte dans lequel chaque personnage serait associé à un animal (Fish tank, l'aquarium : un mini zoo). (...) Fish tank, ce n'est pas Ricky (Ozon, 2009), et ce ne sera jamais La Mouche, seulement un peu La Chienne de Renoir. La seule métamorphose ici, c'est le temps qui l'accorde, et ça s'appelle la ride.
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C'est du réalisme cru comme le maîtrise Andrea Arnold (Red Road), qui, d'ailleurs, se complaît un peu dans la première heure à étirer les séquences d'exposition, avant de plonger avec une neutralité bienveillante au cœur de son sujet : le portrait d'une écorchée vive. Qui, justement, ne manque pas, grâce au naturel de sa jeune interprète non professionnelle (Katie Jarvis), de nous piquer au vif.
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Deux regards croisés. Celui que la réalisatrice porte sur son personnage principal, Mia, 15 ans, adolescente décadrée. Et celui que porte Mia sur son environnement, nourrissant l'écran de bout en bout d'une subjectivité assumée. Voilà de quelle confrontation naît ce film british socio réaliste, esthète et brut à la fois, savamment ambivalent.
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Vraie révélation du film, Katie Jarvis se donne corps et âme à son personnage, sous l'œil, et la caméra, d'Andrea Arnold. Un chronique sociale totalement touchante et réussie.
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On songe aux Dardenne, dans cette volonté de suivre au plus près les personnages, et le désarroi de Mia fait écho à la douleur intériorisée de Rosetta. Mais c’est de nouveau à Loach qu’on se réfèrera : jamais depuis Family Life (1971) le portrait d’une adolescente de la société anglaise n’avait été cerné avec autant de justesse.
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Fish tank est très agréable, il est même nourri de rebondissements en série sur la fin, sauf que même les coups de théâtre sont faciles à anticiper pour le spectateurs et que le scénario agace un peu... Finalement, le soucis majeur du film, c'est qu'on a l'impression de l'avoir déjà-vu. Dommage, mais il vaut quand même le déplacement, ne serait-ce que pour la belle performance des acteurs (...). Et l'ambiance glauque générale option nuages gris et faibles éclaircies est assez plaisante.
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Andrea Arnold avait signé un premier film, Red Road, conceptuel et assez froid. Cette fois, on s'attache aux personnages, tous pourvus de défauts, mais non stigmatisés (...). Le film prend des tours souvent inattendus, échappe au béton et gagne la campagne au bord de l'eau, dans un semblant de joie familiale. (...) La réalisatrice combine finement tableau social et imaginaire poétique.
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Malgré quelques défauts et longueurs, « Fish Tank » (« Aquarium »), récompensé par le prix du Jury à Cannes, impose une certaine grâce et emporte le morceau par son énergie et son interprétation.
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Ce récit cousu de fil blanc, qui accumule les situations-symboles comme d’autres les pintes de Guinness, ne présenterait qu’un intérêt relatif, si la cinéaste ne parvenait pas à saisir dans un style direct l’énergie de son héroïne (la prometteuse Katie Jarvis) qui impose un charme et une force indéniables.