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"C’est un film fait de mille et une images prises par mille et un Syriens." "Eau argentée" débute en effet comme un télescopage de vidéos glanées sur YouTube exposant l’horreur de la guerre civile qui ravage le pays depuis 2011. Puis un dialogue naît entre le réalisateur exilé à Paris et une jeune cinéaste restée à Homs pour témoigner jour et nuit durant le siège. Devenant par écrans interposés un bouleversant chant de mort et d’amour, cette œuvre collective brille jusqu’à un poignant épilogue, ajouté après sa présentation à Cannes cette année.
Toutes les critiques de Eau argentée
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Un documentaire exceptionnel radiographiant l'horreur de Homs assiégé et célébrant, aussi, l'art comme force transcendante.
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Que peut le cinéma ? Réfléchir. "Eau argentée" n'est pas un récit théorique mais un regard poétique sur une réalité tragique.
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Ce film est à la fois une caresse et un violent coup de latte au plexus. Il réunit le pire et le meilleur de l’humanité. Il sidère par la brutalité de son matériau documentaire et la puissance inspirée de sa mise en forme.
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Un journal puissant à deux voix, harmonisé de manière très fine — entre les "cling" des mails reçus et le lamento envoûtant de la diva Noma Omran. Des milliers de kilomètres séparent Simav et Ossama, mais les rapproche leur amour d'un cinéma qui croit aux noces de la beauté et du combat politique.
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Film d’urgence, de nécessité, "Eau argentée" est une œuvre brute que certaines des images extrêmement éprouvantes destinent évidemment à un public très averti. Aucune de ces images, aussi terrible soit-elle, ne trahit pourtant la moindre complaisance, une fascination mortifère ou la tentation de la manipulation.
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Un miracle sorti du chaos, du sang et de la terreur qui donne naissance à un nouveau cinéma.
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"Eau argentée" ressemble à une sorte de Guernica 2014. Ce que Picasso réalise en 1937 pour dénoncer le bombardement de la ville basque espagnole, Ossama Mohammed et Wiam Simav Bedirxan l’accomplissent dans une même geste de radicalité rageuse.
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Cet étrange agrégat de séquences glanées sur internet, réflexions personnelles immortalisées sur vidéo et images arrachées sur le terrain au péril de sa vie; donne un film intense, où la poésie répond à l’horreur, sous-tendue par un message politique fort. Puissant, impactant et incontournable.
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Des multiples intelligences que recèle Eau argentée, la compréhension in situ des puissances contradictoire des images n’est pas la moindre.
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L'art du montage, le travail d’orfèvre sur le son, les scories conservées du matériau (pixellisation, décadrage, perte de contrôle de la prise de vues…) et la sidérante élégie du commentaire enrayent l’obscénité aléatoire du flux de YouTube, le transfigurent proprement en œuvre d’art, en chant de passion et de souffrance.