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Alors que le mouvement des Indignés essaime sur toute la surface de la planète, Dans la tourmente tombe fort à propos. Ce portrait d’une classe ouvrière vivant toujours plus dans la précarité tire un signal d’alarme : et si, à force d’humiliations, elle se révoltait ? Christophe Ruggia utilise une structure de film noir pour étudier deux options : le chaos (Max prend les armes et dérape de plus en plus) ou la prudence (Franck et sa femme finissent par se serrer les coudes, essayant de s’en tirer avec le moins de dégâts possible). Jusqu’aux deux tiers du long métrage, le réalisateur manie habilement discours social et thriller tendu. Hélas, une histoire de secret d’État plus feuilletonesque que l’affaire Karachi ruine tout, et la réflexion sur la valeur de l’éthique et de la morale s’égare alors dans les calanques pour une improbable chasse à l’homme. Attal, Cornillac et Seigner ont beau être impeccables jusqu’au bout, la tourmente annoncée n’est plus qu’un petit coup de mistral.
Toutes les critiques de Dans la tourmente
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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par Sandra Benedetti
Pour : Trois acteurs épatants et la caméra de Christophe Ruggia, telle une étreinte, qui les embrasse, eux les désenchantés, les rageurs, dans le même élan.
Yvan Attal incarne un chômeur désespéré qui décide de cambrioler son patron voyou avec l'aide de Clovis Cornillac. Dans la tourmente, de l'excellent Christophe Ruggia, mêle polar et chronique sociale autour de ces deux malfrats malgré eux, épaulés par une Mathilde Seigner lumineuse.
Un film militant traité comme un thriller et joué par des acteurs convaincants.
Christophe Ruggia, révélé par un film remarquable, "les Diables", signe, avec le cinéma américain en ligne de mire, un polar social haletant sur une France où l’éthique s’efface devant les gouffres où la précarité la pousse. Il réussit des plans formidables (la fête ou la manif), excelle dans le portrait (Attal, forcément sacrifié, et Mathilde Seigner, juste comme jamais) mais bloque sur une chasse à l’homme finale dans des calanques chauffées à blanc. "Dans la tourmente" a néanmoins le mérite de s’inscrire dans l’air du temps, celui où le discours politique et syndical cède le pas à l’option de la rébellion ici et maintenant.
Dix ans après l’impressionnant Les diables, Christophe Ruggia revient avec un thriller social mitigé, mais pas inintéressant.
(...) Un polar social haletant sur une France où la morale s'efface devant les gouffres où la précarité la pousse.
Christophe Ruggia signe un polar social nerveux, servi par un bon rang d'acteur (...) mais affaibli par un scénario qui se prend parfois les pieds dans ses grosses ficelles.
Contre : (...) Son incursion dans le thriller prolétarien laisse de marbre. En partie à cause du scénario, écrasant sur son passage crédibilité et subtilité
En voulant mélanger social, thriller et secret d'État sans compter une improbable course-poursuite finale, le réalisateur ne facilite pas la tâche de ses interprètes, qui rament dans des personnages taillés à la serpe.
Scénario à gros sabots – et invraisemblances à répétition – pour ce thriller politique qui voit les ouvriers en lutte d'une usine d'armements mettre au jour une affaire d'Etat. Le talent de filmeur de Christophe Ruggia ne sauve pas l'affaire...
Commencer sur le mode social, Dans La Tourmente vire bientôt au thriller politique (...) Ce passage acrobatique d'un genre à l'autre ne comblera ni les amateur de Ressources Humaine ni les fans de Quantum of Solace.
Tout cela part d'un bon sentiment mais c'est sans doute trop ambitieux. Réussir un vrai film social doublé d'un thriller haletant n'est pas à la porté de tout le monde