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A l’heure où l’Amérique exorcise ses démons, Paul Haggis revient avec Dans la vallée d’elah, l’histoire d’un père (magistralement interprété par Tommy Lee Jones) qui part à la recherche de son fils militaire disparu depuis son retour d’Irak. Plus qu’un film de guerre c’est un film sur la guerre et ses effets sur la jeunesse américaine, elle se trouve d’ailleurs déplacée de L’Irak vers les Etats-Unis. Le propos reste subtil malgré un didactisme un peu pesant et une ambiguïté déroutante. Ici pas de discours larmoyant sur les victimes irakiennes mais un regard sans concession de l’Amérique sur elle-même. Et c’est bien au nom d’un patriotisme exacerbé que s’opère ici la dénonciation de la guerre.
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Comme nombre de ses confrères, Paul Haggis a des choses à dire sur les contradictions mortifères de son pays, les Etats-Unis. Mais ce scénariste inspiré (...) ne sacrifie pas ses protagonistes sur l'autel du didactisme ou sur celui de la théorie en images. Le regard de Paul Haggis, calme et affûté, critique et sensible, imprègne le film d'une douceur paradoxale, d'une rage contenue et, ce faisant, d'une puissance émotionnelle hors du commun.
Toutes les critiques de Dans La Vallée D'Elah
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Implacable, le scénario confère au film une certaine rigidité, qui est le propre des films à thèse. Mais il se distingue par l'intelligence avec laquelle s'y imbriquent la tragédie individuelle et la grande histoire. Non content de pointer la contradiction entre le code de l'honneur de l'armée et la manière dont celle-ci a encouragé la torture, Paul Haggis met à mal toutes les valeurs de l'Amérique conquérante, montre qu'elles vont de pair avec des fléaux comme la misogynie ou le racisme.
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Sous la forme captivante d'un thriller policier, il dénonce les horreurs du conflit - en zoomant sur les blessures psychologiques invisibles dont souffrent les vétérans - et l'impasse irakienne dans laquelle, à ses yeux, l'Amérique perd son âme. Porté par un Tommy Lee Jones exemplaire, son réquisitoire résonne aussi comme le glas du rêve américain.
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Paul Haggis, réalisateur de « Collision », revient avec ce second long métrage sur les fantômes de la guerre en Irak. Une guerre qui se livre sur le terrain armes à la main, et une autre tout aussi terrible, dans les cœurs. C’est le sombre constat du cinéaste qui nous fait traverser cette vallée d’Elah, aujourd’hui mésopotamienne, dans laquelle David tua le géant Goliath. Avec un très beau montage de Jo Francis, un choix des cadres d’une rare intelligence et une superbe direction d’acteurs, Tommy Lee Jones mérite amplement l’Oscar pour ce rôle, Paul Haggins nous livre un grand film sur cet autre voyage au bout de l’enfer qui n’en finit pas. Du cinéma qui peut aider les consciences, là-bas, chez l’oncle Sam.
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Vainqueur surprise d'un oscar pour Collision (2006), l'ancien scénariste de Clint Eastwood, accessoirement repéré par la presse américaine comme un « scientologue de gauche », entend démontrer que la guerre ravale l'homme au rang de bête. Certes, mais à la différence d'un Bruno Dumont qui, sur un thème similaire, sait prendre de la hauteur (dans Flandres), Paul Haggis reste scotché au ras du récit, encombré de ses gigantesques sabots.