Toutes les critiques de Coeurs Perdus

Les critiques de Première

  1. Première
    par Gérard Delorme

    (...) Parce que son propre grand-père a arrêté les tueurs, le cinéaste met l'accent sur l'acharnement du détective (John Travolta) à retrouver le couple, sachant que son ex-épouse a été l'une de leurs victimes. En toute logique, la partie policière est plus convaincante que la partie tueurs (...) Et si la reconstitution des années 40 est plutôt réussie, le choix de Salma Hayek et Jared Leto pour jouer une infirmière obèse et un gigolo chauve est plus discutable.

Les critiques de la Presse

  1. Elle
    par Françoise Delbecq

    Inspiré d'une histoire vraie (...) ce thriller rondement mené est l'occasion de découvrir une Salma Hayek psychopathe, effrayante, impulsive, voire machiavélique, facette de son talent jusqu'alors peu exploitée au cinéma. Si Jared Leto, son partenaire convainc moins, on s'émerveille devant la performance de John Travolta, qui, d'un regard, sait faire peser tout le poids du monde sur ses épaules. Un bon polar qu'il faut voir.

  2. Paris Match
    par Christine Haas

    L'histoire vraie de ces amants diaboliques avait déjà inspiré deux films, mais Todd Robinson, qui a un lien personnel avec l'affaire - l'inspecteur Elmer C. Robinson était son grand-père - propose un remake dont l'authenticité nous plonge en plein film noir de la grande époque hollywoodienne. Mêlant sexe et violence dans des scènes de meurtre à la limite du supportable, le récit alterne les exploits sanglants des tueurs et les introspections psychologiques liées à l'enquête. Une Salma Hayek sauvage domine cette odyssée qui nous entraîne dans les coins les plus sombres de l'âme humaine.

  3. Pariscope
    par Virginie Gaucher

    Atmosphère, atmosphère : couleurs, décors et costumes participent à cet hommage au film noir hollywoodien avec cette impeccable reconstitution d’un fait divers, un flic fatigué comme il se doit et un couple amoral à la Bonnie and Clyde, lié par le crime et le sexe. Toujours aussi sexy, Salma Hayek est une terrifiante et diabolique meurtrière sans une once de compassion pour ses victimes ; elle domine le film et les autres acteurs, dont un Jared Leto un peu pâlot, et un Travolta désabusé qui se fait presque voler la vedette par son collègue, l’imposant (au propre comme au figuré) James Gandolfini. Classique mais bien fait, bien joué.

  4. Télé 7 jours
    par Viviane PESCHEUX

    (...) ce thriller n'a pas la sombre incandescence du chef-d'oeuvre Les tueurs de la lune de miel (1970) (...) Mais il en a le ton glaçant et John Travolta crève l'écran. Avec James Gandolfini, il forme un duo de flices digne des bons films noirs d'Hollywood, face à Salma Hayek et Jared Leto, couple d'une beauté vénéneuse.

  5. Télérama
    par Juliette Bénabent

    L’épopée de Ray Fernandez et Martha Beck, dont la passion amoureuse alimentait la folie meurtrière, a déjà inspiré Les Tueurs de la lune de miel, de Leonard Kastle, en 1970, et Carmin profond, d’Arturo Rip­stein, en 1997. Todd Robinson, lui, ne raconte pas seulement leur trajectoire – relooké version Hollywood puisque le personnage joué par Salma Hayek est à l’origine une infirmière obèse... Il lui juxtapose celle du flic anéanti, qui va trouver une forme de rédemption dans l’arrestation des deux amants. Chaque « cœur perdu » trace sa route, seul, en mal d’amour, coupable au sens propre (les deux tueurs) ou figuré (le policier), jusqu’au télescopage, filmé avec une sobriété efficace. L’inspecteur Robinson – qui fut, dans la vraie vie, le grand-père du réalisateur – mène une enquête en forme de course con­tre la montre, tout en parcourant un chemin de croix assez bouleversant vers son absolution.

  6. Le Monde
    par Isabelle Regnier

    Todd Robinson, dont c'est le premier film, étale les clichés et se contente, en guise de mise en scène, de filmer des visages de stars qui ont rarement été si éteintes. Travolta est momifié, Salma Hayek, absolument pas crédible dans son rôle de femme fatale psychopathe, Gandolfini capitalise mollement sur les mimiques de Toni Soprano... Dans un rôle de maîtresse délaissée, la seule qui se donne avec un peu de sincérité est Laura Dern, mais ses efforts ne servent pas à grand-chose.

  7. Fluctuat

    L'amour et la mort, le crime et la passion. Sujets usés jusqu'à la corde que Coeurs perdus tente de réactualiser au fil d'un petit film noir à la reconstitution vintage mais ratée. Dommage, on était pourtant pas loin de pouvoir en tirer quelque chose.
    - Exprimez-vous sur le forum Coeurs perdusTroisième version d'un fait-divers déjà adapté par Leonard Kastle avec Les tueurs de la lune de miel (1970) et Arturo Ripstein avec Carmin Profond (1996), Coeurs perdus plonge au début des années cinquante, dans une Amérique nocturne et diluvienne, parcourue par des flics exténués. Un parfait petit contexte de film noir qui commence comme un objet nostalgique et vintage, avec sa lumière délavée, ses couleurs usées et son ambiance balisée. Au départ on évolue sans surprise dans cet univers codé qui s'ouvre sur un suicide, l'épouse d'un flic dont le geste, énigmatique, restera la matrice d'une oeuvre souhaitant jouer avec ambiguïté entre l'amour et la mort, le crime et la passion. Car souhaiter n'est pas filmer, et Todd Robinson, transfuge télévisuel davantage sidéré par sa petite reconstitution décorative que par un sujet à la monstruosité latente et viscérale, n'a pas, malgré ses ambitions, le talent pour donner toute la dimension voulue à son oeuvre.Fait-divers réel donc, l'histoire d'un couple de flics (john travolta et james gandolfini), menant l'enquête sur un couple de criminels (Salma Hayek et Jared Leto). Lui séduit veuves et célibataires dans l'espoir de leur soutirer de l'argent ; il agit d'abord seul, puis dès qu'il la rencontre elle, la machine s'emballe, passion puis jalousie prennent le dessus. A deux, ils se transforment en sociopathes, les crimes se faisant de plus en plus monstrueux, le réel de plus en plus irréel, effroyable. Parallèlement, le flic accablé par la mort de son épouse est hanté par la culpabilité et, par pulsion destructrice et salvatrice, il se lance à corps perdu dans son enquête tout en tentant de faire tenir quelques bouts de sa vie, son fils, sa maîtresse. Deux destins parallèles où s'entrecroisent donc des pulsions, l'amour, la justice, la famille, au sein d'une Amérique semblant se décomposer au fil de cette lumière terne et crépusculaire.Coeurs perdus, aventure psychologique et pelliculaire où chaque personnage tente de tenir jusqu'au lendemain devant les abstractions de la vie, échoue à faire tenir son sujet et son univers jusqu'au bout par son scénario. C'est bête un scénario, dire d'un film qu'il est la cause de son échec devrait même être un mauvais argument critique. Pourtant c'est bien le beau souci de Coeurs perdus, qui peine par son récit à rendre crédible le destin croisé de ses personnages. On suit ainsi le parcours de chacun sans trouver de réelles conséquences sur celui des autres, l'enquête évolue mollement, avec des trous disséminés ici et là ; pire, elle avance comme téléguidée vers sa résolution finale où l'ordre symbolique est enfin déclaré. Finalement on s'intéresse beaucoup moins à Travolta, qui pourtant par toute sa masse donne un corps palpable et usé, qu'au duo de tueurs de plus en plus malades et déviants. Comme si Robinson, un peu par hypocrisie, n'avait pas su choisir et avouer qu'il est plus captivé par ses amants criminels que par son flic qui finalement lui échappe.Il y avait pourtant dans Coeurs perdus cette proposition de réunir une double déliquescence, morale et affective, filmée et enfermée dans une esthétique à contretemps, qui est à la fois évidente car empreinte d'un néo-noir déjà classique, et plus complexe car comme contaminée par sa propre mort cinématographique. Mais le film ne va pas jusqu'au bout de ce qui aurait pu être une forme de radicalité, une subversion du classicisme par le cinéma classique. La faute à Robinson qui tente vaguement de faire du james ellroy pour pas cher, sans dépasser sa propre fascination décorative où transformer celle-ci en quelque chose d'assumé qui donnerait à son film une allure plus folle et maniaque. A l'arrivée, Coeurs perdus, construit comme un épisode de série télé, se coltine ses faiblesses narratives et sa lourdeur psychologique sans oser affronter cette horreur que l'image même aurait dû résoudre. Pourtant, bizarrement pour quelques scènes, on aurait envie de lui pardonner ses faiblesses. Après tout, il suffit de le vouloir pour sauver un film raté. Coeurs perdus
    De Todd Robinson
    Avec John Travolta, James Gandolfini, Salma Hayek, Jared Leto
    Sortie en salles le 6 juin 2007
    Illus. © Metropolitan FilmExport
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