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Depuis Call me by your name, entre un remake en toc de Suspiria et une romance anthropophage indigeste (Bones and all), l’étoile de Luca Guadagnino a pâli. Une chute libre que vient enrayer ce Challengers. On y suit Tashi, ex- prodige du tennis devenue, après une blessure qui a mis fin à sa carrière, la coach de son mari, champion en perte de vitesse, dont la tentative de retour passe par des retrouvailles et une victoire face à son ancien meilleur ami qui n’est autre que… l’ex de Tashi. Deux garçons, une fille, trois possibilités donc. Mais bien plus l’orchestration de cette balade sur la carte du Tendre en flashbacks et flashforwards, c’est par sa manière de saisir l’aspect impitoyable du sport de haut niveau que Guadagnino touche juste. La hantise de la défaite, l’épuisement psychologique qu’elle provoque et le fait qu’à la différence des relations amoureuses, il y a toujours à la fin un vainqueur et vécu, sans retour en arrière possible. Dans Challengers, les dialogues sonnent comme des uppercuts, les échanges sur les cours (impeccablement mis en scène) comme des combats de boxe qui appellent le KO. La sensualité des moments de séduction amoureuse tranche avec la fatigue des corps sur les courts. Le trio Zendaya- Mike Faist – Josh O’Connor joue à merveille de ces contrastes au fil d’un récit qui a le mérite de ne pas enfermer Trisha dans l’emploi de la femme briseuse d’amitié entre deux hommes. Sauf dans sa dernière ligne droite où soudain tout se dérègle – mise en images des matchs compris – pour flirter dangereusement avec ce cliché, sans pour autant gâcher tout ce qui précède.