Première
Le nouveau Hong Sang-soo dure 1h48 ; cela faisait dix ans qu’un de ses films n’avait pas duré aussi longtemps (précisément, depuis Un jour avec, un jour sans en 2015). Avec un scénario plus contrarié qu’à son habitude, le génie tragicomique du réalisateur sud-coréen jaillit ici dans toute sa beauté. Un jeune homme rencontre sa belle-famille durant une journée et une nuit, mais les différences de classe refont vite surface. Comportements minables, alcool triste, repas en plan séquence, nous sommes bien dans un film de Hong Sang-soo. En revanche, la colère qui pointe chez le jeune homme constitue ce qu’il y a de plus imprévisible et génial : bien que légitime, elle n’en demeure pas moins ingrate pour les beaux-parents qui rencontrent le garçon. Un petit esprit révolutionnaire hante alors le film, le titre et le personnage, qui s’en remettra alors à la nature environnante pour chercher à se reconnaître quelque part, loin de ses habitudes.
Nicolas Moreno