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La présence des réalisatrices dans l’histoire - passée et présente - du cinéma japonais est quasi nulle. On découvrait récemment, sidérés, l’œuvre brève mais isolée de Kinuyo Tanaka (six merveilles réalisées entre 1953 et 1962). Plus proche de nous, le nom Naomi Kawase est, on le devine, un arbre qui ne cache pas grand-chose. L’arrivée de Yukiko Sode, 39 ans, avec ce magnifique Aristocrats (dont c’est déjà le troisième long-métrage) est un évènement en soi. Le film adapté d’un roman de Mariko Yamauchi, ausculte justement la place des femmes dans la société nippone d’aujourd’hui, prisonnières selon leur classe sociale d’un schéma de vie déterminée. Avec une douceur et une grâce dingue, Sode fait se croiser des personnages dans un Tokyo cloisonné de l’intérieur où chacun(e) cherche sa place et surtout une épaule pour affronter un réel dépourvu de perspectives. Magnifique.