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À l’instar des grands films malades du maître (Répulsion, Rosemary’s Baby), Anna M. suggère plus qu’il ne démontre. S’attache à l’aspect clinique plutôt qu’à la théorie. Érotise la peur pour mieux désarçonner le spectateur. N’évite pas toujours un certain maniérisme. Et distille sournoisement son poison narratif en jouant de l’empathie éprouvée pour l’actrice principale, blonde diaphane a priori inoffensive. Le tout avec une ambition formelle où le rythme le dispute à l’élégance. Isabelle Carré s’est glissée dans ce contre-emploi avec une aisance confondante. (…) Jouant habilement des contrastes, Anna M. dérange. Ce n’est pas la moindre de ses qualités.
Toutes les critiques de Anna M.
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Articulée sur un scénario rigoureux, impulsée par une héroïne imprévisible et incontrôlée, l'action véhicule une angoisse croissante jusqu'à épouser la forme classique du thriller, palpitant, haletant, hypertendu.
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Michel Spinosa filme avec subtilité ce vertige humain, il aime cette femme qui crie, cherche un autre, un espoir, un amour. Isabelle Carré porte, habite le film de bout en bout. Elle nous fait aimer cette femme, et cette folle à lier devient une folle à aimer qu’on a envie de serrer très fort contre soi. Avec ce personnage, l’actrice trouve son plus beau rôle; grâce à elle, longtemps après la projection, le spectateur malgré tout le drame de cette histoire, ne se souviendra que des belles choses.
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Avec finesse, Michel Spinosa signe un grand film qui nous happe à la façon d'un thriller. (...) Un film d'une grande violence mentale dont on sort secoué.
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L’ambiguïté et la beauté de ce film surprenant, à la mise en scène à la fois précise et si libre, c’est de reposer sur la compassion. Spinosa n’est ni pour ni contre, mais avec.
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Le cinéaste signe un film bourré d'idées, parfois maniériste mais en perpétuelle quête de solutions de mise en scène, en particulier sur l'érotisation de son personnage. Qu'Isabelle Carré, confrontée à un rôle si risqué, échappe aussi bien à l'imitation de ses modèles qu'au ridicule est un indice supplémentaire de l'honnêteté de ce projet ambitieux.
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L'amou fou à lier existe, "Anna M." nous y plonge comme des crustacés dans une eau portée à ébullition par un scénario stressant. Isabelle Carré se dépasse pour se jeter "à corps et à cris" dans ce rôle de femme en souffrance capable de tordre la réalité pour la plier à son délire.
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Mais le film n’a ni la rigueur d’un constat pathologique, ni la maîtrise d’un thriller vaguement horrifique. Le problème est double : scénaristique et cinématographique. (...) Beaucoup de talent mal employé : on appellera ça un beau loupé.