Ce soir sur le petit écran, Jesse Eisenberg et sa bande jouent les braqueurs illusionnistes, Artus de Penguern dynamite les codes du soap hospitalier et Sam Mendes plonge dans l'enfer de la guerre.
Insaisissables de Louis Leterrier
"Les Quatre Cavaliers", un groupe de brillants magiciens et illusionnistes, viennent de donner deux spectacles de magie époustouflants : le premier en braquant une banque sur un autre continent, le deuxième en transférant la fortune d’un banquier véreux sur les comptes en banque du public. Deux agents spéciaux du FBI et d’Interpol sont déterminés à les arrêter avant qu’ils ne mettent à exécution leur promesse de réaliser des braquages encore plus audacieux. Ils font appel à Thaddeus, spécialiste reconnu pour expliquer les tours de magie les plus sophistiqués. Alors que la pression s’intensifie, et que le monde entier attend le spectaculaire tour final des Cavaliers, la course contre la montre commence.
Après avoir roulé sa bosse aux commandes de blockbusters hollywoodiens (L'incroyable Hulk, Le choc des Titans), Louis Leterrier s'attaquait ici à l'univers de la magie avec Insaisissables, sorti en salles en 2013. Jesse Eisenberg y joue les braqueurs de génie à la tête des Quatre cavaliers, spécialisés dans les casses à grand spectacle grâce à leurs talents de magiciens, chacun dans son propre style : l'illusion (Eisenberg et Isla Fisher), le larcin (Dave Franco) et l'hypnose mentaliste (Woody Harrelson). Traqués par l'agent Dylan Rhodes (Mark Ruffalo), ils mettent en scène les numéros les plus dingues pour parvenir à leurs fins. Le résultat, sans être totalement convaincant, s'avère par moments efficace comme l'écrivait Première à la sortie du film en salles : "Après avoir enchaîné les superproductions, Louis Leterrier s’improvise cette fois prestidigitateur pour réaliser ce film au casting cinq étoiles et au scénario riche en tours de passe-passe. Une bonne idée même si son numéro de magie s’avère plus proche du style de David Copperfield que de celui de Houdini. […] Heureusement, Leterrier est soutenu par des comédiens hétéroclites qui, sans livrer les performances du siècle, prennent plaisir à se rencontrer, à se tromper et à se renvoyer la balle". Avec à la clé un gros succès public (plus de 350 millions de dollars de recettes), le film s'est ouvert la voie vers une suite, dont la sortie est programmée le 20 juillet prochain.
Insaisissables est diffusé ce soir à 20h55 sur M6.
La clinique de l'amour d'Artus de Penguern
John – consciencieux et romantique – et Michael – inconséquent et volage – sont chirurgiens dans la clinique de leur père, David Marshal. John, fou amoureux de Priscilla, une merveilleuse infirmière, se voit ravir sa dulcinée par Michael, qui l’épouse illico. Effondré, John s’exile au Canada. Michael délaisse Priscilla pour la sulfureuse Samantha (infirmière cupide et fatale), transforme la clinique en centre de chirurgie esthétique… Et la ruine ! John revient pour tenter de sauver la clinique…Aidé par Priscilla, Helen, Cathy, Tom, Marc et Mlle Phillips, tous éclopés de l’amour, qui, comme chacun sait, sauve toujours tout.
Près d'une décennie après Grégoire Moulin contre l'humanité, l'acteur Artus de Penguern (l'écrivain blasé d'Amélie Poulain) repassait derrière la caméra en 2012 avec cette étrange Clinique de l'amour, parodie absurde des soap operas en blouses blanches. Le résultat, à part dans le paysage de la comédie française, avait enchanté Première à sa sortie : "La Clinique de l’amour ! est un pastiche absolument tordant des soap operas hospitaliers. Tous les clichés du genre (la rivalité entre médecins, la midinette attitude des infirmières, les intrigues de couloir) y sont passés à la moulinette de l’absurde avec une vigueur comique et un sens du tempo que ne renierait pas – au hasard – Michel Hazanavicius. Le réalisateur n’aurait-il d’ailleurs pas trouvé son Jean Dujardin en Bruno Salomone ? Avec son sourire carnassier et ses sourcils en accent circonflexe, l’ex-acolyte de The Artist (les Nous Ç Nous, souvenez-vous) est en effet le pendant parfait de Penguern, acteur sobrement « chaplinesque » qui copine avec les ours et voit de la poésie là où les autres ne perçoivent qu’ennui ou désolation". La clinique de l'amour est l'un des derniers projets d'Artus de Penguern, décédé subitement d'un accident vasculaire cérébral en mai 2013.
La clinique de l'amour est diffusé ce soir à 20h55 sur 6ter.
Jarhead, la fin de l'innocence de Sam Mendes
Eté 1990. Anthony Swofford, fils et petit-fils de militaires, vient tout juste de fêter son vingtième anniversaire lorsqu'il est envoyé dans le désert saoudien. La Guerre du Golfe vient d'éclater, son bataillon de Marines est parmi les premiers à se déployer dans cette aride et immense étendue de sable. Pour ces jeunes déracinés, gavés d'images et de phraséologie guerrières, ivres de rock et de bière, commence alors la longue et dérisoire attente d'un ennemi fantôme. La soif, la peur, l'épuisement, l'ennui, les frustrations lancinantes, les tensions extrêmes s'additionnent dans un climat de plus en plus délétère et explosif. Dans cet enfer naîtront pourtant de surprenantes et inaltérables amitiés entre compagnons d'armes liés par le vieux serment des Marines.
Alors que l'Amérique s'embourbait progressivement dans la guerre en Irak, Sam Mendes remontait en 2005 à la première Guerre du Golfe en signant ce Jarhead inspiré des mémoires d'Anthony Swofford, ancien tireur d'élite du corps des Marines, ici incarné par Jake Gyllenhaal. Plongée en apnée sur la ligne de front, Jarhead s'avère être un film de guerre particulièrement efficace dans son propos, comme le soulignait à l'époque Première : "Mendes a brillamment relevé le défi sans jamais être ennuyeux, ni confus, ni (trop) frustrant".
Jarhead, la fin de l'innocence est diffusé ce soir à 20h45 sur Paris Première.
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