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Le réalisateur Francis Ford Coppola a frôlé la banqueroute mais refusait de faire une suite aux "Parrain" 1 et 2.

Grandeur et décadence Le Parrain racontait la mort d’un mafieux new-yorkais, Vito Corleone et l’arrivée au pouvoir de son plus jeune fils, Michael. Un duo de pointure avec, en patriarche, Marlon Brando, et, en fiston, Al Pacino. Dans le deuxième opus, l’héritier se montre de plus en plus implacable. Le troisième est tourné dans les mythiques studios Cinecitta, à Rome. Comme les deux premiers, il commence par une fête. Le clan s’est réuni autour de Michael, qui vient de recevoir une distinction… du Pape, pour ses œuvres de charité. Sacrée médaille pour un gangster ! Quant à son fils, il est devenu un chanteur d’art lyrique. Bref, l’argent s’est blanchi à souhait, les Corleone jouent les notables… mais l’horizon s’obscurcit quand Vincent Mancini, un neveu bâtard, convoite la place de son vieil oncle fatigué. C’est la chute finale !

Francis Ford Coppola : "Le Parrain n'aurait pas dû avoir de suites"

Saga mythique, stop ou encore ?
En 1975, Coppola termine Le Parrain 2 et se fait une promesse : pas de suite, jamais ! Son personnage ne doit pas vivre "une succession d’aventures comme Indiana Jones". La Paramount, elle, trépigne, réclamant un troisième opus. Les deux premiers ont rapporté neuf Oscars et 800 millions de dollars ! Alors on contacte d’autres réalisateurs, dont Scorcese, et même Stallone. Sans résultat.Heureusement pour l’histoire du 7e Art, Coppola a une faille : les échecs de "Coup de cœur" et de "Cotton Club" l’ont ruiné. Les studios lui offrent cinq millions de dollars et une liberté de création totale. Banco. Outre le pactole, le maître italo-américain trouverait inconcevable d’abandonner à quelqu’un d’autre la saga des Corleone.

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Les Coppola, un clan sur grand écran
"Mon père est obsédé par la famille, par ses liens indissolubles, son code d’honneur", confie sa fille, Sofia (réalisatrice de "Marie-Antoinette"). A ses yeux, les repas et autres rassemblements du clan sont sacrés. "Je me suis inspiré de souvenirs gravés en moi", confirme le boss. Neuf proches figurent au générique. Le père de Francis, Carmine, compositeur de comédies musicales à Broadway, cosigne la BO. Sa sœur, Talia Shire, joue celle de Michael Corleone. Même Gia, une nièce de 5 ans, se cramponne à la jambe de Pacino lors d’une valse avec Diane Keaton. En fait, toute la saga ressemble à un album de famille Coppola. "Ça fait des souvenirs", affirme son patriarche. Pour nous, c’est un chef-d’œuvre du 7e Art. Pour lui, "c’est le plus gros film de famille de l’histoire du cinéma". 
Isabelle Magnier de Télé 7 Jours


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