Yannick Bellon

Yannick Bellon, de son vrai nom Marie-Annick Bellon, née le 6 avril 1924 à Biarritz, est la fille de la photographe Denise Bellon et du magistrat Jacques Bellon. Elle est également la sœur de la comédienne et auteur dramatique Loleh Bellon, décédée en 1999. Elle se lance dans des études à l’institut des hautes études cinématographiques (IDHEC) dans la section montage et fait partie des élèves de la première promotion à la fin de la guerre. Elle quitte l’école sans diplôme préférant apprendre sur le tas. Très vite, Yannick Bellon devient l’assistante d’une des meilleures chef-monteuses de l’époque, Myriam, sur une série de documentaires et des films de dessins animés réalisés par le dessinateur Albert Dubout. Puis, elle devient la collaboratrice de Nicole Védrès pour son film sous forme de documentaire Paris 1900. Ambitieuse, elle se lance dés 1948 dans la réalisation d’un court métrage de 28 mm, Goémons. Bien lui en a pris car elle remporte le Grand Prix du documentaire à la Biennale de Venise la même année récompensant ainsi un tournage difficile. En 1950, elle décroche la réalisation d’un nouveau court- métrage, cette fois-ci sur Colette. En même temps, elle poursuit sa carrière de chef monteuse sur les premiers longs métrages de Pierre Kast, dont Le Bel Age en 1960. Avec la réalisation d’un autre court métrage, Varsovie Quand Même, elle assoit fermement sa réputation. A partir de 1965, elle réalise pour la télévision de nombreuses émissions telles Bibliothèque de poche animée par Michel Polac ou sur des célébrités comme Cécile Sorel, Georges Simenon, Georges Brassens, Marcel Pagnol ou encore Simone Signoret. Puis en 1972, Yannick Bellon parvient à réaliser son premier long métrage Quelque Part Quelqu’un dans lequel joue sa sœur Loleh Bellon et qui décrit le Paris contemporain et quelques uns de ses habitants. Le film est très bien accueilli par la critique, les commentaires sont élogieux. Fort de ce premier succès, elle enchaîne avec La Femme de Jean en 1974 dont elle écrit le scénario et signe les dialogues et confie un rôle à Hippolyte Girardot qui fait ses débuts sur le grand écran. Dans ce film, elle aborde le thème de l’égalité des femmes et de leur libération. Le succès est certes commercial mais elle obtient une reconnaissance de la part de ses pairs au Festival du Film International de San Sebastian où elle reçoit un Concha d’argent. Dés lors, à chacun de ses longs métrages, Yannick Bellon aborde un thème différent. Elle enchaîne avec Jamais plus toujours dans lequel elle offre un autre rôle à sa sœur qui est une exploration de la mémoire. Le film remporte un succès auprès de la critique mais s’avère être un échec face au public. Avec son film suivant L’Amour violé, elle reprend le cours de sa réflexion et évoque le viol subit et ses conséquences devant un tribunal. Elle confie le rôle titre à Nathalie Nell et Pierre Arditi ainsi qu'à Daniel Auteuil. Par la suite elle évoque la maladie, plus exactement le cancer, dans L’Amour nu avec Marlène Jobert en 1981. Vient ensuite La Triche en 1984 qui aborde l’homosexualité par le biais d’un film policier avec Victor Lanoux et Xavier Deluc. En 1989, Yannick Bellon signe Les enfants du désordre avec une nouvelle réflexion sur le problème de l’adolescence délinquante et avec deux grosses pointures dans les rôles principaux, Robert Hossein et Emmanuelle Béart à l’aube d’une grande carrière. En 1992, elle réalise L’Affût, un réquisitoire contre la chasse dans des paysages d'une grande beauté avec Dominique Blanc, extrêmement talentueuse dans son rôle mais le film sera incompris du public. En 2002, Yannick Bellon revient à ses premières amours en tournant un court métrage avec Chris Marker, Le souvenir d’un avenir ayant pour sujet l’œuvre photographique de sa mère. L’œuvre de Yannick Bellon apparaît comme un plaidoyer en faveur de la tolérance vis-à-vis des autres quelles que soient leurs différences.