Doté d'une vaste culture littéraire, passionné par toutes les formes de spectacle, il entre au Centro sperimentale de Rome (1935) et se forme à la pratique du cinéma comme coscénariste et assistant. Il débute dans la mise en scène en 1943 en adaptant une comédie d'Ugo Betti (I nostri sogni). C'est seulement vers 1949, après l'échec de son premier film personnel, La fiamma che non si spegne, qu'il trouve (à son corps défendant) sa voie propre : le traitement de genres alors méprisés (films pseudo-historiques, mélodrames, plus tard péplums), dont il subvertit les conventions par son attachement à la peinture des personnages féminins (qu'il s'agisse de la Traviata ou de Cléopâtre), par son sens plastique affirmé, par son humanisme nuancé d'une légère ironie. Organisation de l'espace, sens du rythme, fixation des réflexes d'acteur, rien ne manque, même à ces commandes que sont les Hercule (le second enveloppant une fable antiatomique). Tous les problèmes reçoivent chez Cottafavi une solution visuelle : il atteint à l'essence du cinéma par les moyens les plus simples et les plus raffinés. Méconnu en Italie, il a été découvert par la critique française. Mais, après le naufrage d'un de ses meilleurs films, le Fils du Cid, il s'est consacré à la TV (qu'il pratiquait depuis 1957), où ses mises en scène, parfois expérimentales, ont rencontré le succès (voir sa production franco-italienne la Folie Almayer, 1972).