Il a la chance de tourner le rôle principal de son premier film : Retour de flamme (H. Fescourt, 1943). Déjà, son personnage se devine. Taciturne et séduisant, il représente un jeune ingénieur sacrifiant tout au triomphe de son invention. Autant-Lara lui propose ensuite d'interpréter Fabien Marani, le régisseur dont s'éprend M de Bonafé et dont les amours auront une conclusion tragique : Douce (id.) lui a sans doute donné son meilleur rôle. Sortilèges (Christian-Jaque, 1945) en fait un bûcheron, sympathique et amoureux, acharné à conquérir son bonheur. Exception faite de l'ouvrier parisien de Antoine et Antoinette (Jacques Becker, 1947) et de l'ouvrier au grand cur des Frères Bouquinquant (L. Daquin, id.), sa filmographie s'étiole. Ce qui explique que Pigaut soit passé derrière la caméra (le Cerf-volant du bout du monde, 1958, première coproduction franco-chinoise ; Comptes à rebours, 1970 ; Trois Milliards sans ascenseur, 1972 ; le Guêpier, 1976). Tous films plaisants dans leurs simples limites.