Licencié en psychologie, musicien, grand voyageur, Richard Lester échoue en Angleterre et débute à la TV. Puis la publicité et le cinéma s'emparent de son talent. Contemporain des « jeunes gens en colère », son humour et son sens du loufoque prolongent trop une vieille tradition britannique du non-sens pour que son originalité apparaisse (la Souris dans la Lune The Mouse on the Moon, 1963). Mais un court métrage, The Running, Jumping and Standing Still Film (1960) avec Peter Sellers, et It's a Trad Dad ! (1962) avaient déjà montré que Lester se rattachait aussi à la tradition nonsensique américaine. Ces deux tendances plus divergentes qu'il n'y paraît (la première désamorce, la seconde agresse), unies par un style « discontinu » que Lester avait mis au point dans la publicité, créèrent un mélange qui explosera en 1964 dans Quatre Garçons dans le vent (A Hard Day's Night) grâce au détonateur apporté par les Beatles. On a depuis beaucoup imité l'esthétique « à plat », le montage « déconstruit » et le loufoque irrespectueux de Lester. Mais, si Au secours ! (Help !, 1965) s'essoufflait un peu, Quatre Garçons dans le vent et le Knack et comment l'avoir (The Knack and How to Get It (1965) restent inimitables. Comme personne, Lester imposait la fraîcheur, la jeunesse, l'hilarité au secours d'un cinéma britannique empêtré dans les conventions. Ses deux expériences suivantes tiennent de l'opération-kamikaze. Le Forum en folie (A Funny Thing Happened on the Way to the Forum, US, 1966) et Comment j'ai gagné la guerre (How I Won the War, 1967) poussaient la juvénilité des films précédents jusqu'à un certain anarchisme formel qui resta totalement incompris. Couronné de succès, puis traîné dans la boue, Lester devait reconquérir son équilibre. Ce fut un long travail qui commença avec Petulia (1968). Là, Lester élargissait son style et lui donnait un véritable poids esthétique en le confrontant à un sujet tragique : on a, encore une fois, mal compris la portée d'un film où Lester fixait à jamais le « boom » californien de la fin des années 60 tout en prophétisant sa mort. Ce film de mort et de maladie aux couleurs du soleil reste un des plus beaux que le cinéaste nous a donnés, le premier où l'on pouvait pleinement mesurer l'ampleur de son talent.Après que l'Ultime Garçonnière (The Bed Sitting Room, 1969) l'eut ramené à l'humour inconfortable de ses films précédents, il fallut attendre 1974 et les Trois Mousquetaires (The Three Musketeers) pour que Lester entre définitivement dans sa période de plénitude et de maturité. En possession de ses moyens (trouvailles visuelles en cascade, un sens peu commun de l'espace, un tempo sans faille), il y affirmait une énergie nouvelle et décapante dont le film romanesque avait un besoin vital. On découvrait un cinéaste qui organisait la vie intérieure d'un plan, le dynamisme d'un décor, et un artiste dont la profonde mélancolie éclatait quand on s'y attendait le moins (les derniers instants de On l'appelait Milady The Four Musketeers, 1975). Depuis, Lester bâtit une uvre solide aux mille facettes qui renouvelle complètement le cinéma d'aventures. L'entrain va de pair avec l'intériorisation des personnages et de leurs motivations. L'ironie se joint à la tristesse. L'image s'anime et prend du relief. Lester est, lui, inépuisable, mais il épuise systématiquement tous les aspects du genre. La manière dont il s'attaque au film-catastrophe pour en faire un film sur l'attente d'une catastrophe qui ne viendra pas (Terreur sur le « Britannic » Juggernaut, 1974) définit exactement sa force : il comble le public en lui donnant autre chose que ce pour quoi il est venu. L'ironie mordante du Froussard héroïque (Royal Flash, 1975) est aussi déconcertante que le classicisme crispé et funèbre de l'admirable la Rose et la Flèche (Robin and Marian, 1976). Depuis, poursuivant une carrière en feu d'artifice, Lester n'arrête pas d'éblouir et de combler l'amateur d'aventures en lui offrant un point de vue qui n'est jamais c
Nom de naissance | Richard Lester |
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Naissance |
(92 ans) Philadelphia, Pennsylvania, USA |
Profession(s) | Réalisateur/Metteur en Scène |
Avis |
Biographie
Filmographie Cinéma
Année | Titre | Métier | Rôle | Avis Spectateurs |
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1990 | Get Back | Réalisateur | - | |
1989 | Get Back | Réalisateur | - | |
1989 | Le retour des Mousquetaires | Réalisateur | - | |
1988 | Le Retour Des Mousquetaires | Réalisateur | - | |
1984 | Cash Cash | Réalisateur | - |