Fils d'un père catholique d'origine italienne et d'une mère huguenote descendante d'une famille française, et avant-dernier né d’une grande famille composée de deux filles et trois fils, Oskar Panizza voit le jour le 12 novembre 1853 à Bad Kissingen en Bavière.Orphelin de père dès l’âge de deux ans, le jeune garçon grandit dans la religion protestante et dans un environnement familial bilingue (allemand et français) marqué par une forte hérédité de folie et d’instabilité psychologique et mentale.Panizza développe donc très vite un caractère des plus renfermés doublé d’une grande difficulté à apprendre à lire et à réussir ses études en général.Il viendra pourtant à bout de sa scolarité secondaire en 1877 (à l’âge de 24 ans), avant de décrocher, trois années plus tard (en 1880), un diplôme supérieur de médecine ainsi que le droit d’exercer.Après avoir effectué son service militaire, il séjourne un temps à Paris où il s’imprègne de la littérature dramatique du pays. À son retour à Munich en 1882, il travaille, pendant deux années, comme médecin assistant à l'asile d'aliénés de Haute-Bavière.En 1884, l’état précaire de sa santé et les conflits répétitifs avec son supérieur le poussent à quitter son poste. Il se tournera, dès lors, exclusivement vers l’écriture.Au bout d’une année, il fait paraître sa première œuvre, un recueil baptisé Chansons noires (1885), avant d’entreprendre une série de voyages à travers l’Europe, étudiant la littérature de chaque pays.Il passe d’abord une année en Angleterre où il vit d’un emploi au British Museum. C’est pendant ce séjour qu’il écrit son deuxième recueil.Après une courte escale de quelques mois à Berlin, il revient à Munich en 1887, publie Les Chansons londoniennes et enchaîne avec Legendäres und Fabelhaftes (1888). L’Italie sera également l’une de ses destinations européennes favorites.Sa première confrontation avec les autorités survient, en 1891, à l’occasion de la conférence baptisée Génie et folie au cours de laquelle il tient, devant un public composé de psychiatres et de juristes, un discours aussi sombre qu’autoprémonitoire sur le destin tragique et marqué par la folie des plus grands génies.À partir de cet incident, ses problèmes avec les autorités seront rythmés et régulièrement occasionnés par ses propres productions littéraires. Chaque œuvre parue donne alors forcément lieu à une interdiction de publication, un mandat d’arrêt contre l’auteur (ou les deux), un procès ou une contravention.Le crime de Tavistock Square (en 1891), Le journal d'un chien (en 1892), Visionen (en 1893)… Aucun de ces écrits n’échappe à la règle d’or stylistique de l’écrivain ; la traduction renouvelée d’une haine violente et d’une colère amère et désespérée dirigée contre toute forme d’autorité supérieure et établie, qu’il s’agisse de religion ou de politique.Il publie également Le Juif opéré (1893), une nouvelle antisémite.L’année suivante (1894), c’est au tour des essais L'Immaculée Conception des Papes et Le Michel allemand et le Pape romain de faire l’objet d’une confiscation et d’une interdiction nationale.Loin d’être un adepte du fameux et prudent « profil bas », Panizza récidive, persiste et signe, en 1895, avec la tragédie Le concile d'amour dans laquelle Dieu inflige son courroux aux membres de la cour du Pape Alexandre Borgia, punissant leur perversité et leur dépravation en les contaminant à la syphilis. En plus des punitions habituelles (confiscation et interdiction), l’œuvre coûte à son auteur une année d’emprisonnement qu’il purge dans la prison d'Amberg avant de plier bagages, direction Zurich (Suisse).C’est à cette époque qu’apparaissent les signes avant-coureurs de la future folie de l’écrivain. Il reste néanmoins fidèle à sa réputation en faisant l’objet d’un mandat d’arrêt pour son œuvre Adieu à Munich (1896). Il est alors à des lieux d’imaginer que ces adieux sont loin d’être définitifs.Deux années plus tard, il est expulsé de Suisse « pour avoir eu des rapports avec une prostituée de quinze ans» (ce que l'auteur nie) et part s’installer à Paris.Il y fait paraître, en 1899, le recueil Parisjana dans lequel il désigne l'Empereur Guillaume comme étant « l'ennemi public de l'humanité et de la culture ». Le prix à payer pour ses opinions s’avère, encore une fois, très coûteux ; Panizza est dépouillé de tous ses biens et se retrouve dans l’obligation de retourner, en 1901, à Munich où les autorités l’attendent d’un pied ferme.Après une incarcération de quelques mois et des examens psychiatriques qui lui diagnostiquent une paranoïa systématique, il est enfin libre de quitter le pays et choisit alors de revenir à Paris. Mais son état psychique se détériore à une grande vitesse (paranoïa, hallucinations…) et c’est finalement encore à Munich qu’il pose définitivement bagages.L’année 1904 est des plus difficiles pour l’auteur ; on le retrouve d’abord se promenant à demi nu dans les rues de la ville, et il tente ensuite de mettre fin à ses jours. Il trouve pourtant la force, cette même année, d’écrire son autobiographie dans laquelle il nie, entre autres faits, l’accusation qui l’avait obligé à quitter la Suisse en 1898.Interné, en 1905, au sanatorium Mainschloss (un asile) près de Bayreuth, il y passe le restant de ses jours, avant de s’éteindre le 28 septembre 1921.En guise de conclusion tragique d’une vie d’exil et de haine, Oskar Panizza sera enterré dans une tombe anonyme au cimetière municipal de Bayreuth.
Nom de naissance | Panizza |
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Genre | Homme |
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