Elle fait partie de la colonie des Russes blancs qui émigre en France après la révolution d'Octobre. Dans son pays, elle était déjà célèbre comme compagne d'Ivan Mosjoukine et héroïne d'adaptations littéraires ou de sombres mélodrames dirigés pour la plupart par Protazanov : la Mouette (id., 1915) ; la Danse macabre (id., 1916) ; le Péché (id., id.) ; le Procureur (id., 1917) ; le Rictus de Satan (id., id.) ; le Père Serge (id., 1918). Devenue la muse de la compagnie Ermoliev (puis Albatros), elle retrouvera des rôles voisins sous pavillon français, toujours aussi fiévreuse et endolorie, dans l'Enfant du carnaval (I. Mosjoukine, 1921), Tempêtes (R. Boudrioz, 1922), le Brasier ardent (Mosjoukine, 1923), Kean (A. Volkov, 1924). Citons trois films d'Epstein : le Lion des Mogols (id.) ; le Double Amour, 1925 ; l'Affiche (id.), un de Cavalcanti, où elle est remarquable (En rade, 1927), et un de L'Herbier (Nuits de prince, 1930). Séparée de Mosjoukine, elle fera encore quelques apparitions, fort discrètes, au parlant (Ce cochon de Morin, G. Lacombe, 1932 ; la Mille et Deuxième Nuit, Volkov, 1933 ; le Veau gras, S. de Poligny, 1939).