Diplômé de la faculté de sculpture de l'Institut supérieur d'art et de technique (1925), il exerce des activités théâtrales et littéraires (paraît sur scène, traduit des classiques français, écrit des scénarios dont certains seront portés à l'écran). Assistant du réalisateur Alexandre Matcheret (1931), il se voit donner la chance de tourner son premier film et choisit d'adapter Maupassant, qui lui est familier : c'est Boule-de-Suif (tourné en muet en 1934) qui lui assure aussitôt la célébrité à la fois par ses qualités artistiques (habile utilisation des capacités dramatiques des gros plans de visages et des espaces clos, mise en uvre des lumières dans une perspective « expressionniste ») et par les vertus corrosives de la satire de l'hypocrisie bourgeoise. Dans les Treize (1937), commande suscitée par la Patrouille perdue de Ford, il narre un affrontement de gardes-frontières et de pillards contre-révolutionnaires dans le désert du Kara-Koum : cette uvre sobre et dense confirme, paradoxalement, sa vocation de cinéaste intimiste. C'est encore dans ce sens qu'il réalise Lénine en octobre (1937) et Lénine en 18 (1939) : il y évite les pièges de l'hagiographie monumentale en centrant l'action sur la personne du tribun (excellemment interprété par Boris Chtchoukine) d'abord traqué puis triomphant ; le Rêve (1941), uvre étrange et captivante jouant sur la géométrie des décors artificiels et la dynamique des éclairages, brosse le portrait d'une jeune paysanne entraînée dans les luttes politiques en Ukraine occidentale, alors polonaise, entre 1933 et 1939.Après Matricule 217 (1945), consacré à la tragédie des déportés russes dans l'Allemagne nazie, viennent des films de circonstance marqués par l'esprit de la guerre froide ( la Question russe , 1948 ; Mission secrète , 1950) et par l'idéologie du « héros positif » ( Amiral Ouchakov , 1953 ; Les navires attaquent les bastions , id.) et un curieux essai politico-policier, Meurtre dans la rue Dante (1956), situé dans le Paris de la « drôle de guerre » et de l'Occupation. Parallèlement, il monte des spectacles de théâtre à Tachkent puis à Moscou, enseigne la réalisation au VGIK (où il a pour élèves Tchoukhraï, Danelia, Tarkovski et Choukchine) et participe de manière lucide et courageuse aux débats idéologiques suscités par le « dégel » poststalinien.En 1962, il fait une retentissante rentrée avec Neuf Jours d'une année, remarquable profession de foi humaniste à propos des problèmes de conscience d'un physicien nucléaire déchiré entre ses dangereuses activités professionnelles et sa vie sentimentale, et tourmenté par ses responsabilités de savant travaillant à la mise au point de la bombe atomique ; la modernité de son expression filmique assure à cette uvre une place de choix dans le courant de la Nouvelle Vague alors en plein épanouissement. Il témoigne à nouveau de son intérêt pour les grands thèmes de réflexion dans le Fascisme ordinaire (1965), où il rassemble et commente des documents d'archives pour montrer les manifestations quotidiennes du phénomène nazi et dénoncer ses résurgences contemporaines. Et c'est à une actualité plus globale et plus brûlante qu'il s'attache dans Et pourtant je crois (1975 après sa mort, le film sera terminé par Guerman Lavrov, Elem Klimov et Marlen Khoutziev), où il esquisse une histoire politique de notre siècle et stigmatise de manière très polémique les errements idéologiques qu'il décèle à l'Ouest (bellicisme, nihilisme, maoïsme) et les responsabilités qu'il leur attribue dans la tension internationale.
Nom de naissance | Mikhail Romm |
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Naissance |
Irkoutsk Empire russe |
Décès | |
Profession(s) | Réalisateur/Metteur en Scène, Scénariste |
Avis |
Biographie
Filmographie Cinéma
Année | Titre | Métier | Rôle | Avis Spectateurs |
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2015 | L'amiral tempete | Réalisateur | - | |
2015 | Matricule 217 | Réalisateur | - | |
1994 | Lénine En Octobre | Réalisateur | - | |
1961 | Neuf Jours D'Une Année | Réalisateur | - | |
1936 | Les Treize | Réalisateur | - |