Martine Carol

Martine Carol est une actrice française. De son véritable nom Marie-Louise Jeanne Nicolle Mourer, elle est née le 16 mai 1920 à Saint-Mandé dans le Val-de-Marne.Martine Carol prend des cours de théâtre sous la houlette de René Simon sur les conseils du comédien André Luguet, et elle est par la suite engagée par le directeur du théâtre Montparnasse, Gaston Baty, pour jouer dans Phèdre.Sur les planches, elle prend le nom de scène de Maryse Arley. Elle prend part à de nombreuses pièces, comme La Mégère apprivoisée, Les Caprices de Marianne et La Route du tabac en 1946 au théâtre de la Renaissance aux côtés de Charles Moulin.Elle est remarquée par Henri-Georges Clouzot qui lui offre un rôle dans le film qu'il projette de tourner, La Chatte d'après le roman de Colette, mais le projet n’aboutira pas.Elle fait ses premiers pas dans le cinéma en tant que figurante en 1941 dans le film Le Dernier des six de Georges Lacombe, et débute réellement en tant qu'actrice en 1943, dans le film de Richard Pottier, La Ferme aux loups, où elle campe une journaliste et donne la réplique à Paul Meurisse. Elle change alors de pseudonyme et Maryse Arley devient Martine Carol. Ce rôle de Micky la journaliste, bien que mineur, va marquer le début de sa carrière au cinéma. En effet, les metteurs en scène et producteurs la remarquent. Elle devient blonde et se maquille avec soin.En 1943, elle tourne dans Bifur 3, puis en 1945 dans L'Extravagante mission réalisé par Henri Calef.En 1946, alors qu'elle se produit tous les soirs au théâtre de la Renaissance dans La Route du tabac, sa relation avec George Marchal, qui est déjà fiancé, tourne court. Dans un accès de désespoir, Martine Carol se jette dans la Seine par le Pont de l'Alma. Elle est sauvée in extremis, et l'évènement est largement relayé par les journaux, ce qui provoque une arrivée en masse du public.Toujours en 1946, elle joue dans le film de Raymond Lamy, Miroir, aux côtés de Jean Gabin. L’année suivante, elle tourne pour d’autres grands noms du cinéma : Pierre Prévert pour Voyage surprise et André Berthomieu pour Carré de valets.Les Amants de Vérone d'André Cayatte en 1948, dans lequel elle accompagne Pierre Brasseur, et Je n'aime que toi de Pierre Montazel avec Luis Mariano, font aussi partie de ses rôles les plus marquants.Cependant, c'est au début des années cinquante qu'elle va atteindre le sommet de sa gloire avec un rôle taillé sur mesure pour elle. En 1951, elle joue dans Caroline chérie, film adapté du roman de Cécil Saint-Laurentqui retrace les aventures d'une aristocrate épargnée par la révolution et qui songe à se venger. Pour arriver à ses fins, l'héroïne n'hésite pas à user allègrement de son pouvoir de séduction. Ce personnage, qu’elle incarne à la perfection, va faire de Martine Carol l'icône de la décennie. D'ailleurs, par la suite, de nombreux réalisateurs lui confieront des rôles de séductrice, comme Christian-Jaque, devenu son époux en 1954, qui la dirigera dans Lucrèce Borgiaen 1953, Madame du Barry et Nana en 1954, et Nathalie en 1957.Elle apparaît également dans Les Belles de nuit de René Clair, en 1952, dans lequel elle partage l'affiche avec Gina Lollobrigida, et on la voit, la même année, aux côtés de Gary Cooper dans Boum sur Paris.Martine Carol collabore aussi avec Jean Delannoy en 1954 pour le film Secrets d'alcôve, mais surtout avec Max Ophüls, qui lui offre le rôle-titre de Lola Montès en 1955. Les critiques, qui s'étaient montrés jusque-là réticents envers Martine Carol, lui reconnaissent enfin un vrai talent d'actrice, mais le film est un échec commercial.En 1957, elle tient la vedette du Passager clandestin de Ralph Habib, adapté du roman de Simenon et filmé à Tahiti. Dans la foulée, elle se rend à Berlin pour tourner dans Tout près de Satan de Robert Aldrich. Entre les tournages et les déplacements incessants, Christian-Jaque et Marine Carol divorcent en 1959. Elle se remarie la même année avec un jeune médecin, André Rouveix, rencontré à Fort-de-France. Toujours en 1959, elle joue dans Austerlitz d'Abel Gance, où elle immortalise Joséphine de Beauharnais face à Pierre Mondy, qui y prête ses traits à Napoléon. En 1960, on la voit dans Un Soir sur la plage de Michel Boisrond, avant de retrouver Jean Gabin dans Le Cave se rebiffe réalisé par Gilles Grangier. Elle enchaîne avec Vanina vanini (1961) de Roberto Rossellini, adapté de Stendhal.C'est à partir des années soixante que son succès décline et que sa carrière est clairement menacée par l'apparition d'une autre étoile dans le ciel du cinéma français, Brigitte Bardot. Avec l'arrivée de la Nouvelle Vague, celle-ci va venir progressivement la supplanter et devenir la nouvelle icône de cette décennie.Elle tourne encore quelques films, comme En plein cirageen 1962 de Georges Lautner, ou Les Don Juan de la Côte d'Azur de Vittorio Sala la même année. Elle divorce aussi d’André Rouveix.S'ensuit une période où elle s'écarte des plateaux de tournage et sombre dans la dépression. Elle semble aller mieux en 1966, lorsqu'elle rencontre Thomas Eland, qu'elle épousera, et qu'elle joue à nouveau. On la retrouve dans Lasciapassare per l'inferno de Georges Fuller et dans L'enfer est vide réalisé par John Ainsworth et Bernard Knowles, qui sera son dernier film.Elle s’éteint le 6 février 1967 dans un hôtel de Monte-Carlo, où son mari la retrouve inanimée : elle avait succombé à une crise cardiaque.Elle est inhumée à Cannes après la profanation de sa tombe initialement installée au Père Lachaise : une rumeur avait couru selon laquelle elle était enterrée avec de la fourrure et des bijoux.Tout comme les journalistes se sont interrogés en 1947 sur sa tentative de suicide (sincère ou coup médiatique), il subsiste des doutes quant à la mort de Martine Carol, à savoir si elle aurait pu se donner la mort.