Elle a quinze ans quand elle paraît dans Give Us the Moon (Val Guest, 1944) avant d'obtenir un petit rôle très remarqué dans le Chemin des étoiles (A. Asquith, 1945). Elle interprète aussitôt le personnage d'Estella adolescente dans les Grandes Espérances (D. Lean, 1946), et Laurence Olivier la choisit pour être l'inoubliable Ophélie de son Hamlet (1948), rôle qui lui vaut un prix au festival de Venise. Elle continue une carrière prometteuse en Grande-Bretagne, notamment dans le Lagon bleu (F. Launder, 1949), Adam et Évelyne (H. French, 1949), la Cage d'or (B. Dearden, 1950), la Fille aux papillons (R. Thomas, 1950). Son mariage avec l'acteur américain Stewart Granger en 1950 marque un tournant décisif, puisqu'elle quitte les studios de la Rank pour rejoindre Hollywood, où elle devient bientôt une des principales stars de la Fox. Sa beauté classique semble la désigner idéalement pour des rôles « antiques », dans Androclès et le lion (Chester Erskine, 1953), la Tunique (H. Koster, id.), l'Égyptien (M. Curtiz, 1954), Spartacus (S. Kubrick, 1960), ou des personnages historiques dans des superproductions en costume comme la Reine vierge (G. Sidney, 1953) ou Désirée (H. Koster, 1954) face à Marlon Brando incarnant Napoléon.Son talent très diversifié lui permet heureusement d'apparaître dans des compositions plus modernes : elle peut être tour à tour une jeune meurtrière démente (Un si doux visage, O. Preminger, 1953), une actrice (The Actress, G. Cukor, id.), une adepte de l'Armée du salut (Blanches Colombes et Vilains Messieurs, J. L. Mankiewicz, 1955) avec la même conviction. Richard Brooks, qu'elle épousera en 1960, lui offre d'excellents rôles dans Elmer Gantry, le charlatan (1960), où elle est Aimée McPherson l'évangéliste, et The Happy Ending (1969), portrait nuancé d'une épouse malheureuse évoquant sa jeunesse perdue. En dépit de deux nominations pour l'Oscar (Hamlet et The Happy Ending), ses qualités d'actrice n'ont pas toujours été bien utilisées. À partir de 1970, ses apparitions à l'écran se font plus discrètes, malgré un rôle important dans Dominique (M. Anderson, 1978). Elle devient ensuite populaire pour son personnage de gouvernante dans Heidi, à la télévision.