François Dupeyron est un réalisateur, scénariste, dialoguiste et conseiller technique pour le cinéma né le 14 août 1950 à Tartas, dans les Landes. Il est célèbre pour ses films Drôle d'endroit pour une rencontre, La Machine, La chambre des officiers, Monsieur Ibrahim, Aide-toi et le ciel t'aidera et Mon âme par toi guérie.
Diplômé de l’IDHEC (Institut des hautes études cinématographiques), il réalise, entre 1978 et 1987, un bon nombre de documentaires et de courts-métrages, dont La Dragonne en 1982 (Grand Prix au Festival de Clermont-Ferrand, 1982), La Nuit du hibou en 1984 (César 1985) et Lamento en 1988 (Grand Prix au Festival de Clermont-Ferrand, 1989). François Dupeyron est donc récompensé dès ses débuts. Cependant, en 1988, c’est avec la participation des acteurs Catherine Deneuve et Gérard Depardieu qu’il inaugure son premier long-métrage, Drôle d’endroit pour une rencontre. Comme le titre l’indique, le film situe une rencontre entre deux inconnus dans un cadre incongru : une aire de repos sur l'autoroute... Le film est nommé aux Césars dans la catégorie Premier Film.Par la suite, en 1990, sans changer de cap, Dupeyron explore une romance décalée en faisant tourner sa femme, Dominique Faysse (chef monteuse), dans Un cœur qui bat. Une histoire dont le synopsis n’est pas très loin du précédent : une rencontre entre deux quadragénaires dans le métro qui vont vivre une passion impossible. Mais le film n’est pas très bien accueilli par le public. Après ce semi échec, le cinéaste se lance dans un genre tout à fait différent avec le thriller fantastique La Machine en 1994. Il s'agit d'une adaptation du roman fantastique de René Belleto qui retrace l'immersion d'un médecin dans la tête d'un dangereux psychopathe. Le réalisateur retrouve Gérard Depardieu pour cette histoire très sombre dont le succès reste très confidentiel mais offre aussi à Didier Bourdon un de ses premiers rôles dramatiques.
Rebondir après l'échec
Éprouvé par ces échecs dans la réalisation, il décide de se mettre à la co-écriture. Ainsi le cinéaste écrit Le Fils préféré avec Nicole Garcia en 1994 puis Un Pont entre deux rives avec Gérard Depardieu en 1998. L’année d’après, en 1999, François Dupeyron recoiffe le képi de réalisateur et dirige Eric Caracava dans C’est quoi la vie ?, œuvre dans laquelle le réalisateur effectue une sorte de forage dans les racines de la France contemporaine en dressant l'état des lieux d’un univers familial dans une classe paysanne qui périclite - dans une ferme des Cévennes où vivent trois générations, le petit-fils s'éprend d'une veuve tandis que le père, endette et dépressif, se suicide et que le grand-père perd la tête.Le cinéaste retrouve Caracava en 2001 pour l'adaptation d’un roman de Marc Dugain, La Chambre des officiers. Une œuvre cinématographique en hommage aux gueules cassées de la Première Guerre Mondiale. Le film est présenté en compétition au Festival de Cannes de la même année et permet à François Dupeyron d’obtenir neuf nominations aux Césars, dont une comme meilleur réalisateur l’année d’après.
Un virage social
En 2003, il revient en dirigeant l’acteur Omar Sharif dans la peau d’un épicier philosophe pour une adaptation de la pièce d’Eric Emmanuel Schmitt Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran. Par la suite, optant pour un cinéma à caractère social, il traite du phénomène de l’immigration clandestine dans Inguelezi. On le retrouve en 2007 sur le plateau de Ensemble, c’est tout, de Claude Berri, officiant comme conseiller technique, ce qui ne l’empêche pas, en 2008, de réaliser un film au contexte plus léger : Aide-toi et le ciel t’aidera, dans lequel il met en exergue, de manière tendre, le quotidien des habitants d’une cité. En 2009, il assiste de nouveau Claude Berri sur le tournage du film Trésor et doit même terminer en solo la réalisation du film après le décès de Berri. Cette année-là, il fait également son retour au théâtre après plus de 30 ans d'absence en mettant en scène la pièce Conversations à Rechlin.Pour retrouver un film de Dupeyron sur les grands écrans il faut ensuite attendre l'année 2013. Il signe alors Mon âme par toi guérie dans lequel il dirige Grégory Gadebois, Céline Sallette et Jean-Pierre Darroussin.
Il décède le 25 février 2016. Il avait 65 ans.