Né à Long Island à New York en 1949, de parents versés dans le show-bizness, Elliott James Murphy côtoie très tôt des célébrités. Avec une mère actrice et un père entrepreneur de spectacles, il a rapidement accès aux coulisses de ce monde et s'en fera le chroniqueur avisé au fil de ses premiers albums qui l'élèveront au statut de star, avant qu'il ne choisisse de devenir indépendant, puis d'aller vivre en Europe. Il vit à Paris depuis le début des années 80 où il mène une carrière de poète, romancier et journaliste, en plus de ses nombreux concerts. Ayant publié pas moins de 30 albums, ce phénomène du rock a plus d'un tour dans son sac. Got a date with a diamond ring The tramps in the alley watch her shake that thingI say it's all right mama - it's all right now I never really wanted any of it anyhow (Change Will Come 1987)Aquashow, à la fois titre de son premier album et référence au spectacle aquatique animé et tenu par son père sur le site américain de l'exposition mondiale de 1936, c'est un réservoir à fantasmes qui se déverse dans le climat androgyne de la Big Apple de 1973. Murphy qui joue de la guitare depuis ses 12 ans, fait une grave fixette sur le Velvet pour lequel il a signé les notes de pochette du troisième album. On est donc en pleine poésie urbaine, l'énergie électrique en plus, celle des années 70, juste avant le punk classieux de Television. A raconter la métropole bigarrée en jouant de références littéraires avec clin d'oeil au Francis Scott Fitzgerald pour Gatsby, il se trouve à égalité avec l'album de Bruce Springsteen The Wild, the Innocent and the E Street Shuffle dans le classement de Rolling Stone et intronisé nouveau Dylan post-68 ex-aequo avec the Boss (qui devient illico son meilleur pote !).Oh oh oh - there's the last of the rock stars And me and youOh oh oh - rock 'n roll is here to stay But who will be left to play.(Last of the Rock Star 1973)La série de trois albums qui suit : Lost Generation (1975), Night Lights (1976) et Just A Story From America (1977) reçoit le même accueil et voit même les stars du moment défiler pour participer (Mick Taylor, Billy Joel, Phil Collins). Le son est celui du Dylan de Blonde on Blonde, guitares électrifiées et harmonicas devant pour servir le texte toujours bien troussé. Un peu de mou à la sortie du maxi Affairs en 1980, le convainc de trouver une distribution indépendante et de commencer à voyager de par le monde, pour finalement s'installer à Paris avec sa famille en 1988. Sa signature sur New Rose et le succès de Milwaukee (produit par le Talking Heads Jerry Harrison), puis celui de Murph the Surf en 1982 font qu'il est très commodément installé et ne s'occupe pas que de musique.Murph the SurfPoéte et novelliste, il collabore aussi volontiers à la presse magazine -; et pas que rock signant chez Rolling Stone, Esquire et une foule de magazines européens. Américain d'exil et Français d'adoption, son agenda de tournées ne désemplit pas depuis les années 80 et sa rencontre avec Oliver Durand qui participe à tous ses albums en assurant les guitares, alors que jusque là, le son d'Elliott tenait beaucoup à son jeu. Mais là, devant les prouesses de l'autre, aucune contestation possible. Springsteen lui fait partager un titre à chacun des concerts parisiens et à même participé en 1995 à un duo sur l'album Selling the Gold. Un bon charisme scénique, de belles histoires bien torchées et un beau son, de quoi rendre les concerts agréables. Et, à raison de plus de cent par an, il passera forcément bientôt près de chez vous... Elliott pas mort !En 2007, il signe son grand retour avec Coming Home Again.