Didier-Georges Gabily

Didier-Georges Gabily est un auteur dramatique, écrivain et metteur en scène français né le 26 août 1955 à Saumur. Il passe son enfance et son adolescence à Tours, et quitte l’école à l’âge de seize ans. Il se passionne alors pour la littérature, la philosophie, l’art pictural et cinématographique. Il découvre entre autres Jean-Luc Godard sans lequel, dira-t-il, il n’aurait pas su lire les spectacles qui l’ont bouleversé. Autodidacte, il choisit la voie du théâtre. Il est d’abord comédien et intègre la troupe d’André Cellier à Tours. Au début des années soixante-dix, il s’installe à Paris et joue dans plusieurs pièces dont Si l’était revenait d’Arthur Adamov. C’est l’occasion pour lui de lire l’intégralité des oeuvres de l’auteur, ce qui sera pour lui une découverte déterminante concernant sa réflexion et son propre rapport au théâtre. Il rencontre à la même période Bernard Dort qui sera en quelque sort son père spirituel au théâtre et qui le pousse rapidement vers l’écriture.En 1979, il quitte Paris et rejoint Le Mans où André Cellier vient de créer le Centre Théâtral du Maine. Il crée lui-même son premier atelier d’acteurs, l’Atelier Maïathéâtre et écrit en 1981 La maison sans jardin et L’emploi du temps. Il reçoit en 1983 une Bourse d’auteur du Ministère de la Culture pour la pièce Scarron.De 1982 à 1983, il dirige des ateliers de formation au Centre Théâtral du Maine, puis crée avec Marc Klein en 1984 le Centre de Recherche et de Formation pour l’Acteur (CREFAC). En 1986, il assure la mise en scène, à Évry dans un garage souterrain, de l’Échange de Paul Claudel, avec les comédiens du DG Groupe qu’il dirige. Cet atelier, qui vient de naître à son initiative, est issu du CREFAC, et fonctionne sans lieu fixe ni subvention. Didier-Georges Gabily publie son premier roman, Physiologie d’un accouplement, en 1988. L’année suivante, en 1989, il met en scène Ossia, variations à la mémoire d’Ossip et Nadejda Mandelstam au Théâtre de Poche Montparnasse, hommage au poète russe tué en 1938 sous le régime stalinien. La même année il présente avec ses comédiens Travaux orestiens, au Mans, sur la scène du Théâtre de l’Enfumeraie. Il s’agit d’une création réalisée à partir de l’Orestie d’Eschyle et de photographies de Raymond Depardon réalisées à l’Hôpital San Clemente en Italie. Le DG Groupe devient le Groupe Tchan’G et se scinde en deux sous-groupes, un atelier composé de débutants formés par les plus anciens et l’atelier des anciens qui préparent la prochaine création. Didier-Georges Gabily entame avec sa troupe un travail sur le mythe de Phèdre et monte en 1990 le spectacle Phèdre(s) et Hyppolyte(s). Il travaille la même année sur le premier panneau du diptyque Violences, intitulé Corps et tentations qui sera suivi l’année d’après d’Âmes et demeures. Cette première manifestation publique du Groupe Tchan’G a lieu au Théâtre de la Cité internationale les mois de septembre et octobre 1991. Tous les acteurs de la troupe sont présents et le spectacle dure sept heures et trente-cinq minutes.Il écrit également Enfonçures- Oratorio/Materiau, autour d’un sujet : Friedrich Hölderlin, son silence, et un contre-sujet : la guerre du Golfe, son bruit assourdissant. Il publie en 1992 son second roman, L’au-delà, qui est très bien accueilli lors de sa parution. La même année, Dider-Georges Gabily écrit Chimères et autres bestioles, qui représente la France au colloque Profession Auteur de théâtre qui a lieu dans le cadre du Festival d’Avignon. Le Groupe Tchan’G joue Des cercueils de Zinc qui reprend des témoignages de soldats russes de retour d’Afghanistan. En 1994, il participe à la création de la revue Les cahiers de Prospero dont le premier numéro est publié une année plus tard.Son projet de travail autour du mythe de Phèdre prend la forme d’un triptyque qui voit le jour entre 1994 et 1995, et qui s’appelle Gibiers du temps. Les trois volets sont Thésée, Voix et enfin Phèdre, fragments d’agonie.En pleine préparation des représentations de Dom Juan de Molière et Chimères et autres bestioles au Théâtre des Amandiers de Nanterre, Didier-Georges Gabily décède le 20 août 1996 suite à une opération.Le Groupe T’Chan’G n’abandonne pas le projet et va jusqu’au bout du diptyque Dom Juan/Chimère qui sera joué au Théâtre National de Bretagne.