Dalton Trumbo

Dalton Trumbo est un scénariste, réalisateur et écrivain américain. De son nom complet James Dalton Trumbo, il est né le 9 décembre 1905 à Montrose dans le Colorado. Dalton Trumbo est surtout connu pour être l'auteur et le réalisateur du film Johnny s'en va-t-en guerre, mais aussi pour avoir fait partie de l'un des Dix d'Hollywood, liste noire d’artistes bannis de la capitale mondiale du cinéma, accusé d’appartenir au Parti Communiste et de comploter contre le pays, durant la croisade maccarthyste des années cinquante. Il part à l'âge de vingt ans pour Los Angeles pour entamer ses études à l'Université de Californie du Sud, à l’issue desquelles il s’essaie au métier de journaliste indépendant. Cette profession l’entraîne dans le monde du cinéma, et, en 1933, il occupe la fonction de rédacteur en chef de la revue de critiques cinématographiques Hollywood Spectator. En 1935, il entre de plain-pied dans le monde du cinéma. La Warner Bros engage Dalton Trumbo comme lecteur jusqu'en 1936, année où il se voit renvoyé pour avoir refusé de démissionner d’un syndicat de gauche, la Screen Writer's Guild. Outre son syndicat pour lequel il écrit quelques scénarios, il milite également dans plusieurs associations de gauche, dont la Ligue antinazie, le Comité de défense des droits des noirs, et le Comité contre la guerre et le fascisme.1938 est une année charnière pour Dalton Trumbo. Il convole en justes noces avec Cléo Beth Fincher (avec laquelle il aura trois enfants), écrit Johnny s’en va-t-en guerre, mais surtout signe le scénario de son premier grand film, A man to remember, de Garson Kanin. Dès lors, il devient l'un des scénaristes les plus courus d'Hollywood, et en 1941, il est nommé pour l'Oscar du Meilleur Scénario pour Kitty Foyle, réalisé par Sam Wood. Parmi ses nombreux succès, figure Un nommé Joe (Victor Fleming, 1943). Ses scénarios, tous engagés, évoquent le combat pour la liberté et la dignité humaine. Mais ce brillant et prometteur début de carrière de scénariste doublé d’un grand pamphlétaire se trouve soudainement interrompu par la foudre du maccarthysme. En octobre 1947, la commission des activités antiaméricaines (HUAC) entame des audiences afin de traquer les communistes du milieu du cinéma. Refusant de les dénoncer, Dalton Trumbo figure sur la liste des Dix d'Hollywood. Condamné et emprisonné pour outrage envers le Congrès, son nom est banni des génériques de ses films. Après une peine d’un an, le cinéaste, blacklisté, est dans l’impossibilité de travailler aux États-Unis. Il vend son ranch californien, et la famille Trumbo s’installe à Mexico, en compagnie d’autres indésirables, où il survit pendant dix ans en écrivant pour le cinéma américain sous des pseudonymes : Millard Kaufman (Gun Crazy en 1950) ou Robert Richpour Les Clameurs se sont tues (Irving Rapper, 1956), qui lui vaut même de remporter l'Oscar du Meilleur Scénario. Dès 1957, le pouvoir de la liste noire diminue. Trois années plus tard, il sort officiellement de cette liste et il renoue avec le succès sous son vrai nom, grâce à Spartacus(Stanley Kubrick) et Exodus(Otto Preminger). Spartacus symbolise la revanche d’un Dalton Trumbo défenseur du militantisme, de la résistance à l’oppression et des idées libertaires.En 1971, il accomplit enfin son vieux rêve et réalise l’adaptation de son roman Johnny s'en va-t-en guerre. Il obtient le Grand Prix du Jury du Festival de Cannes, et il est félicité par Jean Renoir et Luis Buñuel. Dalton Trumbo signe, en 1973, un désormais classique du cinéma, Papillon (Franklin J. Schaffner), sur l’évasion de deux condamnés à perpétuité, admirablement servi par Steve McQueen et Dustin Hoffman.C’est seulement en 1975 que Dalton Trumbo reçoit enfin l'Oscar obtenu en 1957 sous le pseudonyme de Robert Rich (Les Clameurs se sont tues). Affaibli, mais irréductible insoumis, il finit par décéder à l'âge de soixante et onze ans à Beverly Hills, le 10 septembre 1976.