Figure tutélaire du cinéma espagnol, Carlos Saura compte à son actif plus d’une quarantaine de films. Tour à tour, réalisateur, producteur, scénariste et chef décorateur, Carlos Saura a su livrer une œuvre empreinte d’un esthétisme pictural, d’un symbolisme et d’un réalisme forts, dont certaines pièces font partie du patrimoine cinématographique espagnol.Carlos Saura voit le jour le 4 janvier 1932, à Huesca, en Espagne. Dès sa naissance, il est plongé un contexte familial favorable aux arts et à la création. Sa mère, Fermina Torrente, est pianiste et son frère, peintre. Tous deux lui insufflent l’amour de l’art et lui font découvrir très tôt des œuvres déterminantes qui forgeront sa vision artistique. La photographie sera son premier domaine de prédilection. En 1950, il réalise son premier reportage avec un appareil photo 16 mm. Il continuera d’ailleurs à pratiquer cette activité d’une manière sporadique lors de la réalisation de ses films.A vingt, il s'inscrit à l'Institut de Recherches et d'Études cinématographiques de Madrid, tout en poursuivant de manière irrégulière des études à l’Escuela de Periodismo (une école de journalisme). Il obtient le diplôme de réalisateur en 1957 et présente son film de fin d’année, La Tarde del domingo. Il enseignera ensuite le cinéma dans cette institution. Mais la censure imposée par le général Franco auront raison de l'artiste qui, pour raisons politiques, sera renvoyé de l'établissement en 1963.Parallèlement à sa profession d'enseignant, il réalise ses premiers films : le documentaire Cuenca en 1958 (qu'il produit également), suivi de la fiction Les voyous en 1960. Dès ses débuts, le réalisateur initie une sorte de néo-réalisme espagnol en décrivant la délinquance juvénile des quartiers pauvres de Madrid. Un thème qui lui est cher et qu’il traitera, à la fois d’un point de vue aussi sociologique que lyrique. Les voyous lui attirera d’ailleurs les foudres du régime franquiste. Par la suite, il n’aura de cesse de chercher des moyens cinématographiques et artistiques détournés pour s’exprimer pleinement et critiquer la société franquiste ainsi que ses institutions (église, armée, famille). Il contournera ainsi le joug de la censure avec créativité et talent, imposant une œuvre marquée de métaphores et de symbolisme.Il dira d’ailleurs à ce sujet lors d’une interview datant de 2007 : « Si vous regardez bien, la censure a toujours existé en Espagne sous une forme ou sous une autre. [ …] Si l’on part de cette idée, la culture espagnole peut être vue sous un aspect plus métaphorique. Il y a par exemple plusieurs niveaux de lecture de Don Quichotte. Le détournement fait partie de notre personnalité […] »En 1963, il réalise une reconstitution historique avec le film La charge des rebelles. Mais c'est avec La caza qu'il obtient la reconnaissance de la communauté artistique internationale au Festival de Berlin en 1965, puisqu'il y reçoit l'Ours d'argent. Consécration supplémentaire, son film Peppermint frappé (avec Géraldine Chaplin, José Luis Lopez Vasquez et Alfredo Mayo) est à nouveau primé à Berlin, en 1967.Les années 1970 illustrent parfaitement sa vision artistique et sa volonté de critiquer les piliers de la société franquiste. Saura tourne Le Jardin des délices en 1970, puis Anna et les loups en 1972 et La Cousine Angelique en 1973. Ce dernier long métrage recevra d’ailleurs le prix spécial du jury au Festival de Cannes. Tout comme Cría cuervos, en 1975, son plus grand succès jusqu’à présent, qu'il produit lui-même. C’est à cette même époque qu’il épouse son égérie, Géraldine Chaplin, avec laquelle il tournera neuf films. Elle lui donnera un fils, Shane, né en 1974. Suivent Elisa mon amour en 1977, Les yeux bandés en 1978 et surtout Maman fête ses cent ans l'année suivante. Le film est est nommé à l'Oscar du meilleur film en langue étrangère et obtient le prix spécial du jury au Festival de San Sebastian.Saura tourne Vivre vite en 1980, puis Doux moments du passé, Antonieta, El dorado (avec Lambert Wilson), La nuit obscure, puis Ay Carmela en 1990 qui raffle les prix Goya du meilleur réalisateur et meilleur scripte. Il connait enfin la reconnaissance dans son pays. Il est également le réalisateur et metteur en scène du film officiel des Jeux Olympiques de Barcelone en 1992, Marathon. Artiste prolifique, il tourne, de 1992 à 2004 les films Sevillanas, Taxi, Pajarico, Esa Luz, Bunuel y la mesa del rey Salomon et Le 7ème jour.Dès les années 80, Carlos Saura cultive un intérêt particulier pour la musique et la danse au cinéma. Dans plusieurs œuvres dédiées aux danses et aux musiques latines, il délivrera une esthétique picturale marquée d’effets de transparences, de projections et de lumières particulièrement soignées. Il réalise ainsi une trilogie sur le flamenco composée de Noces de sang en 1981 Carmen en 1983 et de L’Amour sorcier en 1985. Il rend également hommage au Tango avec le film Tango qu'il réalise en 1998, en collaboration avec le danseur et chorégraphe Antonio Gades. En 1999, il réalise ainsi le portrait d’un des ses peintres préférés, Goya. Puis en 2002, c’est le flamenco qu’il célèbre en filmant le ballet de Salomé et la danseuse Aida Gomez. Le documentaire Ibéria, réalisé en 2005, suivi deux ans plus tard par Fados, évoquent quant à eux la musique portugaise. Trois ans plus tard, c'est Lorenzo da Ponte qui est au coeur d'un ambitieux projet du réalisateur, qui souhaite narrer la vie de ce ce chanteur lyrique du XVIIIème siècle. CLa réalisation de ce film, Io, Don Giovanni, s'est achevée en 2009.Carlos Saura s'est marié deux fois ; la première avec Mercedes Pérez, avec qui il a eu trois enfants, et la seconde, Adela Medrano, avec laquelle il a deux enfants. Il est également le père d'un autre enfant, né de sa relation avec Eulalia Ramon.
Nom de naissance | Carlos Saura |
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Naissance |
Huesca, Aragón, Spain |
Décès | |
Genre | Homme |
Profession(s) | Réalisateur/Metteur en Scène, Scénariste, Scénario original |
Avis |
Biographie
Filmographie Cinéma
Année | Titre | Métier | Rôle | Avis Spectateurs |
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2022 | L'ombre de Goya par Jean-Claude Carrière | Acteur | lui-même | |
2022 | Las paredes hablan | Acteur, Réalisateur | Self | |
2021 | Le Roi du monde | Réalisateur, Scénariste | - | |
2018 | A la recherche d'Ingmar Bergman | Acteur | Self - Interviewee | |
2016 | Beyond Flamenco | Réalisateur, Scénariste | - |