Fille du romancier et dramaturge belge Christian Beck, Béatrix Beck est née, par hasard, en Suisse en 1914. Elle reçoit son éducation en France. Orpheline de père en 1916, elle connaît des expériences douloureuses telles que le suicide de sa mère, deux guerres, le veuvage à trente ans, la misère. Cette école de la vie, si dure qu'elle soit, ne réussit jamais à venir à bout cette femme courageuse.Après la mort de son mari, juif, mobilisé de façon irrégulière, mort dans des circonstances jamais élucidées, Béatrix Beck enchaîne les petits boulots, destinés à les faire vivre, elle et sa petite fille. En 1948, elle publie son premier roman Barny. André Gide remarque le talent de l'écrivaine en herbe et l'engage comme secrétaire personnelle.Après la mort du mentor, le succès de Léon Morin, prêtre, couronné par le prix Goncourt, en 1952, la met à l'abri du besoin. Cette oeuvre, adaptée par Jean-Pierre Melville, en 1961, avec Jean-Paul Belmondo et Emmanuelle Riva dans les rôles principaux, connaît un franc succès. Béatrix Beck obtient la nationalité française en 1955. Elle part enseigner en Amérique du Nord en 1966. Elle occupe, successivement, les postes de professeur de littérature à Berkeley, à Virginie, à Laval, à Sherbrooke et à l'université Laurentine. De retour en France, en 1977, elle publie à nouveau des romans dont La décharge, roman lauréat du prix du Livre Inter 1979. En 1989, elle reçoit le prix du Prince Pierre de Monaco pour l'ensemble de son oeuvre.Truffés d'humour et touchants de simplicité, les récits de Béatrix Beck sont indémodables par leur style vif et leurs phrases courtes, acérées comme des flèches, qui vont droit au coeur.Béatrix Beck est morte le 30 novembre 2008, à l'âge de 94 ans, laissant derrière elle une trentaine d'oeuvres.