Ecrivain, romancier, nouvelliste, poète, critique littéraire, journaliste, et polémiste français, Jules Barbeyd’Aurevilly, le dandy du XIXème siècle, a laissé une empreinte incontestable dans la littérature française.Né à Saint-Saveur-le-Vicomte le 02 novembre 1808, le jour des Morts, comme pour manifester d’emblée son esprit de la contradiction.Jules Barbey d’Aurevilly est le fils aîné d’une ancienne famille normande anoblie en 1757. Le petit Barbey passe son enfance entre Saint-Sauveur-le-Vicomte, Valognes et le bord de la mer à Carteret. Il grandit entre l’austérité de son père, Théophile Barbey, issu d’une famille de magistrats, et la froideur de sa mère, Ernestine Ango liée à la bourgeoisie caennaise.Les deux parents vivent toujours dans le souvenir de la monarchie et regrettent le règne de Louis XVI ce qui cultive chez eux une forte rancune pour la Révolution. Seuls les moments passés avec sa vieille bonne Jeanne Roussel et sa grand-mère Louise étaient pour lui une échappatoire aux principes rigides du catholicisme et du monarchisme inculqués par ses parents.Les idées libérales de son oncle le docteur Pontas-Duméril exercent sur l’enfant une forte influence tandis qu’il séjourne chez lui à Valongnes pour ses études collégiennes. C’est lui qui va l’inspirer et encourager sa liberté et son émancipation intellectuelle.En 1823, Barbey rédige sa première œuvre dédiée à Casimir Delavigne. Quatre ans plus tard, il se rend à Paris pour entrer en classe de rhétorique au collège Stanislas et y noue des amitiés avec le poète Maurice Guérin. Après son baccalauréat en 1829, il cède à la volonté de son père et s’inscrit à l’université de droit de Caen malgré son vif désir de faire une carrière militaire. Lors de ses études, il fonde avec son futur éditeur et correspondant Guillaume-Stanislas Trébutien, la Revue de Caen en 1829 pour commencer ainsi sa première expérience journalistique.Tombé fou amoureux de la baronne Louise du Méril, épouse de son cousin Alfred il dira que ce fut la période la plus malheureuse de sa vie.Une fois ses études universitaires achevées en Aout 1833, il décide de rompre avec sa famille qui veut le marier malgré lui et s’installe à Paris grâce à l’héritage qui lui vient de son oncle et parrain le chevalier de Montressel. Durant cette période, Barbey, plus contradictoire que jamais, oscille entre une période de débauche imbibée d’alcool et sa terrible volonté de faire carrière politique.Son élégance vestimentaire et son art de la conversation le font entrer dans les salons de Madame de Fayet ou de la marquise Armance du Vallon qui sera sa muse dans son roman l’amour impossible publié en 1941 sans succès.Il commença alors une carrière de critique littéraire avec la collaboration de plusieurs journaux comme le Globe , les Débats , la Revue de Paris etc.Tandis que son frère Ernest se marie et que l’autre termine son Droit, Barbey, lui, entretient sa réputation de parfait dandy. D’ailleurs s’il s’inspire du célèbre Lord Byron il est surtout fasciné par Georges Brummel à qui il consacrera son œuvre Du dandysme et de Georges Brummell parue en 1843.Fervent républicain et athée depuis des années, sous l’influence de Joseph De Maistre il n’hésite pas à retourner sa veste pour adhérer un monarchisme absolue et se reconvertir finalement au catholicisme en 1947 sans pour autant renoncer à son image de Dandy.C’est grâce à son éternelle fiancée, la Baronne de Bouglon, qu’il rencontre en 1851 qu’il se réconcilie enfin avec sa famille après une rupture de plus de vingt ans.Dès lors ses ouvrages prennent un nouvel élan, celui de la dramaturgie régionaliste et aussi catholique. Il retrouve ses vieux démons dans son roman dérangeant Une vieille maîtresse , roman qu’il place dans sa Normandie natale. Dans son roman l’Ensorcelée , l’utilisation du patois est encore plus accentuée et sonne comme une nouvelle griffe de l’artiste qui plus que jamais montre ses liens forts avec la Normandie.Polémiste critique redouté, il n’hésite pas à affronter de grands écrivains de son époque comme Hugo, de Goncourt et plus tard de Zola. Son esprit vif et sévère ne l’empêchera toutefois pas de valoriser des écrivains comme Stendhal, Balzac et Baudelaire.En 1860, Barbey publie le premier volume des Œuvres et les Hommes puis s’en suivra une longue période de scandales et de procès dus à ses violentes critiques.La mort de son père en 1868, fait revenir Barbey plus souvent en Normandie sans pour autant quitter Valognes où il termine ses fameuses Diaboliques publiées en 1974.Aussi diabolique que son nom, l’œuvre fut immédiatement contestée et poursuivie en justice pour outrage à la morale publique et aux bonnes mœurs, et complicité . Le procès considéré par l’écrivain comme un alibi pour faire payer au Romancier la rigueur du critique lui coutera l’interdiction de la publication de son œuvre pendant huit ans.Vieillissant, Barbey réussit quand même à garder sa séduisante allure de dandy et à entourer autour de lui, un groupe de disciples formé de jeunes écrivains comme Léon Bloy, Mirabeau et les frères Goncourt.En 1878, il publie le cinquième volume des Œuvres et les Hommes .Un an plus tard, il rencontre sa dernière amie, Louise Read qui se consacrera corps et âme à la gloire de Barbey et l’encouragera à écrire davantage malgré la maladie. sa dernière nouvelle Amaïdée paraitra d’ailleurs en 1889.Le dramaturge s’éteint alors le 23 avril de la même année suite à une hémorragie. Il est inhumé au cimetière Montparnasse avant d’être transféré un an plus tard au château de Saint-Sauveur-le-Vicomte.La suite des Œuvres et les hommes sera publiée plus tard par Louise.Longtemps inspirée par la littérature de ses idoles comme Lord Byron, Joseph de Maistre, Balzac etc, l’extravagant dandy Jules Barbey d’Aurevilly, sera à son tour l’inspirateur d’artistes. Musée, œuvres commémoratives, éditions, adaptations cinématographiques, bande dessinée reste un filon inépuisable.
Genre | Homme |
---|---|
Avis |