The Last of Us saison 2
HBO

Le créateur, Craig Mazin, décrypte pour nous le premier épisode qu'il a lui-même réalisé. Et il en dit plus sur les terrifiantes créatures qui vont peupler la suite de la série.

Après trois ans d’absence, The Last of Us est de retour ! La série événement de HBO dégaine sa saison 2 (sur Max en France), toujours aussi envoûtante, parce qu’elle a su évoluer et ne pas rester enracinée dans les réussites de son premier chapitre. À l’image des infectés, ces créatures zombiesques qui hantent l’Amérique post-apocalyptique de The Last of Us. Le créateur, Craig Mazin, nous explique tout.
 

PREMIÈRE : Il y avait peu d’infectés dans la saison 1. Mais dans la saison 2, ils sont plus nombreux et ils ont changé ! Comment avez-vous pensé cette évolution ?
CRAIG MAZIN
: J’ai toujours adoré les infectés ! En tant que gamer, ça a toujours été excitant de les contourner. Dans la saison 1, on a tâtonné pour les représenter à l’écran. Notre principal objectif, c’est qu’ils n’aient pas l’air idiots, improbables, afin qu’on puisse toujours avoir en tête que c’étaient des gens avant ! Des gens devenus malades et infectés. Et dans la saison 2, on constate que les infectés ont changé. Ils ont évolué. Les Hommes évoluent, progressent, et la nature aussi ! Ce qui veut dire que les infectés aussi se comportent différemment désormais, ils forment une menace plus directe et vont prendre une place plus importante que dans la saison 1, même si leur présence n’est jamais gratuite sur un plan scénaristique. Et l’autre point sera de montrer à quel point ils sont nombreux, là, dehors… Les infectés sont un peu comme la météo : on sait que le mauvais temps va arriver à un moment ou à un autre. On ne sait juste pas quand ni dans quelle quantité. Mais quand ça tombe…

The Last of Us saison 2
HBO

Vous avez réalisé vous-même l’épisode 1 de cette saison 2, comme vous aviez réalisé le premier épisode de la première saison. Vous tenez à diriger l'ouverture de chaque chapitre ?
Diriger le premier épisode me permet de préparer la voie pour toute la saison à venir, d’une certaine manière. Il y a tout un tas de décisions qui doivent être prises et qui auront des conséquences pour la suite : à quoi doit ressembler la ville de Jackson ? Quel casting ? Comment vont-ils parler ? Comment vont-ils bouger ? Tout un tas de petits détails, jusqu’aux mouvements de la caméra, qui me permettent de définir le ton de la saison pour les réalisateurs qui vont suivre. C’est un peu chaotique, parce que je me retrouve à porter beaucoup de casquettes, et ce n’est pas simple de se démultiplier comme ça. Dès que j’ai terminé le tournage, j’ai enchaîné avec la préparation de l’épisode 2 avec le réalisateur suivant, tout en peaufinant quelques scripts… c’est un peu fou !

Vous avez changé votre manière d’aborder l’adaptation des jeux ?
Non, pas vraiment. Parce que je suis fan du jeu, à la base, je sais ce que c’est que d’être plongé dans l’univers de The Last of Us. Et ensuite, il faut penser à ceux qui ne connaissent rien au jeu. C’est crucial que la série s’adresse aussi aux gens qui ne sont pas des gamers. Compte tenu de l’audience de la série à travers le monde, il est d’ailleurs très probable que la plupart des téléspectateurs n’ont pas joué au titre sur PlayStation. Du coup, le plus flippant, c’est d’arriver à faire aussi bien. Voire de pousser les curseurs.

The Last of Us saison 2
HBO

Dans l’épisode 1, il est beaucoup question d’accueil des réfugiés à Jackson, Wyoming, de la manière dont on traite ceux qui luttent pour survivre hors des murs d’une cité florissante. Y a-t-il un parallèle avec l’Amérique d’aujourd’hui et son rapport aux immigrés ?
Notre série n’est pas tellement un commentaire politique sur le monde moderne. C’est plus une analyse du comportement humain, comme il peut amener à ce qui arrive au monde actuel. Dans l’épisode 1, la cité du Wyoming se pose la question de savoir si elle est en mesure d’accueillir plus de réfugiés. Et Joel se rappelle que lui aussi a été un réfugié avant. C’est un peu l’histoire de l’Amérique, même si nous avons écrit cela avant le retour de Donald Trump à la Maison Blanche. L’histoire de l’Amérique, c’est un melting-pot, plusieurs cultures qui se sont regroupées, agrégées. L’essentiel dans cet épisode 1, pour Joel, c’est de remonter assez loin dans ses origines pour réaliser que lui et tous les autres étaient des réfugiés, au départ. Mais c’est un sujet compliqué. Il n’y a pas de réponse évidente. Il faut savoir tendre la main, tout en s’assurant que cela va fonctionner avec la culture existante…

La saison 2 de The Last of Us, en 7 épisodes, débute ce lundi 14 avril 2025 sur Max.