C'est l'une des séries les plus élégantes de la télé américaine qui fête son 10e anniversaire ces jours-ci. Vous n'avez jamais vu Penny Dreadful ? C'est le moment de la séance de rattrapage. 27 épisodes splendides et terrifiants vous attendent.
C'est l'anniversaire de Penny Dreadful ! Il y a tout juste 10 ans, Eva Green lançait à la télé américaine cette grande série horrifique signée John Logan, diffusée entre 2014 et 2016. L'occasion idéale de (re)découvrir cette oeuvre gothique étonnante, pourtant encore largement méconnue...
Car à l'époque du phénomène Game of Thrones, des audiences records de Walking Dead ou du buzz Mr Robot, Penny Dreadful s'est éteinte dans un certain anonymat en juin 2016. La série de Showtime n'a jamais vraiment emballé les foules (à peine 500.000 Américains devant le dernier épisode), ni les spécialistes (elle n'a remporté aucun Emmy ou Golden Globe à ce jour). Pourtant, Penny Dreadful s'est imposée, au fil de ses 27 épisodes, comme un bijou méconnu du petit écran, de ces pépites esthétiques et narratives que personne n'a vues et qui méritent qu'on les exhume. Alors si vous ne connaissez pas encore Vanessa Ives et ses camarades londoniens, voilà 5 bonnes raisons (sans spoiler) de vous y mettre, dès aujourd'hui. L'intégrale de Penny Dreadful est visible sur Paramount Plus en France.
1) D'UNE SI GRANDE BEAUTÉ
Chaque élément visuel de Penny Dreadful a de quoi vous surprendre. Le charme esthétique du show représente l'un des attraits majeurs de la série. Tournée entre Londres et les terres luxuriantes d'Irlande, elle s'appuie sur une somptueuse photographie, pour magnifier chaque séquence et rendre ainsi hommage à l'Angleterre victorienne qu'elle dépeint si bien. En d'autres termes : c'est beau ! La réalisation soignée mélange les effets numériques et les décors à couper le souffle, avec une maestria rare à la télévision. Notons que Juan Antonio Bayona (le réalisateur de L'Orphelinat et The Impossible) a signé les deux premiers épisodes et que Sam Mendès (Skyfall) est très impliqué sur le show, en tant que producteur exécutif.
2) EVA GREEN ET LES AUTRES
Quand on parle de beauté, on pense aussi à Eva Green. L'actrice française brille de mille feux dans la peau de Vanessa Ives, cette fille de la bonne société anglaise, tiraillée par sa foi et ses démons. Avec ses grands yeux verts et sa longue chevelure noire-corbeau, elle règne sur chaque plan et se livre corps et âme au fil d'une prestation intense, peut-être la plus exaltante de sa carrière. Autour d'elle, on découvre une pléiade de seconds rôles jouissifs. L'ex-James Bond Timothy Dalton retrouve ici un personnage à sa mesure. Rory Kinnear et Billie Piper exploitent au mieux chacune de leurs apparitions. Et que dire du ténébreux Josh Hartnett, qui impressionne par son charisme naturel.
Eva Green : "Ma mère me répète assez que je devrais arrêter de jouer des tarées"3) LONDRES, ÉPOQUE VICTORIENNE
Penny Dreadful est une série fantastique, mystique, mais aussi historique. Elle dépeint avec une étonnante splendeur l'Angleterre colonialiste du XIXe Siècle, ses beautés et ses travers. Les cercles de jeu, les musées de l'horreur, les boudoirs sensuels, ses usines dopées au charbon, ses théâtres Grand Guignol, ses gazettes de rue sensationnalistes... Tout est là. Chaque décor, chaque accessoire, chaque costume a de quoi vous éblouir. Jusqu'à la mort du poète Alfred Tennyson, dont le deuil national - le 6 octobre 1892 - se retrouve dans la série. Une représentation minutieuse et flamboyante de cette fascinante époque victorienne, quand Londres était la capitale du monde.
4) MYTHOLOGIE ET GRANDE LITTÉRATURE
C'est là le grand défi de la série, celui, que s'est imposé John Logan, en créant Penny Dreadful : reprendre quelques uns des plus grands personnages de la littérature classique, pour les incorporer à sa propre narration, à sa mythologie. Ainsi peut-on croiser au fil de la série le Dorian Gray d'Oscar Wilde, les Mina Harker et Abraham Van Helsing du Dracula de Bram Stocker, le Victor Frankenstein de Mary Shelley ou encore le Dr. Jekyll de Robert Louis Stevenson. Et ça marche. Ces grandes figures romanesques se fondent intelligemment dans le grand récit gothique de Logan. Une vaste mythologie sombre, parfois gore ou érotique, mais parfaitement maîtrisée, où il est question de Foi, de Dieu, de Lucifer et de fin des temps. Mais on ne vous en dira pas plus...
5) UNE SUPERBE FIN, FORTE ET SOIGNÉE
Au bout du compte, la qualité d'un drama se juge à l'aune de son final. Et celui de Penny Dreadful est particulièrement réussi. À l'image de toute la série, le dernier épisode mêle habilement action, aventures, et grands monologues enflammés. Pour une conclusion forte en émotion, qui fait parfaitement sens avec le reste du show. Car Penny Dreadful est de ces séries pensées et écrites comme une oeuvre entière et totale, faisant fi des audiences et des impératifs télévisuels. John Logan a bouclé son histoire comme il l'entendait, et comme avec un bon livre, on aime à se replonger dans temps à autre dans l'univers fascinant de Penny Dreadful.
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