En Thérapie
Arte

La diffusion d'En Thérapie, qui cartonne déjà sur le site d’Arte, commence ce soir.

Après avoir réalisé et écrit sept longs-métrages, dont Hors-Normes le dernier en date, sorti en 2019, Eric Toledano et Olivier Nakache signent une première incursion sur le petit écran avec En Thérapie. Un coup d’essai qui ressemble déjà à un coup de maitre tant la série a conquis la critique et le public, avant même sa diffusion sur l’antenne d’Arte à partir de ce soir

Fort de ses nombreux succès au cinéma, le duo est la figure de proue du projet, mais sa paternité est plus complexe. En Thérapie, c’est d’abord l’adaptation d’une série israélienne, BeTipul, créée par Hagai Levi. Et sa transposition, assez libre, en France est un travail collectif qui implique notamment les productrices Yaël Fogiel et Laetitia Gonzalez des Films du Poisson, et toute une bande de scénaristes : David Elkaïm, Vincent Poymiro, Pauline Guéna, Alexandre Manneville et Nacim Mehtar. Sans oublier les réalisateurs qui ont relayé Toledano et Nakache :  Pierre Salvadori, Nicolas Pariser et Mathieu Vadepied. 

Voici quelques extraits de l'entretien que nous ont accordé les deux showrunneurs, qui travaillent déjà sur la saison 2, à retrouver en intégralité dans le Première de février, actuellement en kiosque 

Achetez le Première n°515

Comment ils ont fait du huis-clos un avantage

ET : En vérité, c’est cette contrainte qui nous animait. Dans un huis clos, l’émotion ne passe que par le jeu. Quand Reda Kateb raconte son arrivée au Bataclan, l’usage aurait voulu qu’on débute un flash-back au moment où il dit : «On a roulé vers le 10e arrondissement. » Sauf que là, on n’est pas dans le camion de la BRI mais avec le policier qui nous raconte son émotion et son souvenir. Et finalement, on s’échappe de ces quatre murs via l’imaginaire dans lequel nous transporte l’acteur grâce à ses qualités de jeu.

Le tournage était un challenge pour les acteurs 

ON : Les réalisateurs Mathieu Vadepied, Nicolas Pariser, Pierre Salvadori et nous- mêmes, on s’est comportés avec les comédiens comme des coachs sportifs. On a divisé chaque épisode comme un match de boxe, en rounds. Et on annonçait chaque partie d’épisode comme un combat.

ET : Parfois, on prenait deux caméras, pointées sur le même interprète pour capturer le bon moment. Notre politique était de jouer les scènes dans leur continuité. On laissait les acteurs dérouler en leur disant que parfois ils allaient s’emmêler, perdre le fil et que c’était tant mieux. On avait vraiment l’impression de voyager dans leur conscient, leur inconscient. On ne tournait qu’une ou deux prises, mais chacune durait quinze à dix-sept minutes.

ON : Quand ils arrivaient le matin et qu’ils voyaient les vingt pages de texte à apprendre, c’était comme un saut dans le vide. Pour eux, ce fut une vraie mise à nu. D’ailleurs, le premier jour, Carole Bouquet nous a déclaré : « Vous êtes fous, on ne va pas faire tout ça ! »

Edouard Baer était le premier choix pour le rôle du psy

ON : Oui, tout au début. On a travaillé un peu avec lui et finalement, pour des contraintes d’emploi du temps, cela n’a pas abouti. On a rencontré Frédéric Pierrot sur Hors normes et on avait trouvé sa voix dingue. Nous avons conçu la série un peu comme un ensemble musical dont chaque acteur est un des instruments.

ET : Fred est un peu notre héros car Hagai Levi nous avait confié que dans toutes les adaptations, les interprètes du psychanalyste pétaient un câble à mi-parcours, à force de rester assis devant les patients. Ça a été le cas de Gabriel Byrne aux États- Unis, Sergio Castellitto en Italie... Malgré des phases un peu difficiles, Frédéric, lui, a tenu le coup.