La célèbre Tueuse et ses acolytes y poussent la chansonnette tout en dézingant du vampire.
À l'heure du confinement général, l'envie de danser vous démange ? Première vous propose de (re)voir quelques scènes dansantes cultes du cinéma... et des séries. Aujourd’hui, on voit les choses en grand avec un épisode musical complet d’une série incontournable de la fin des années 1990.
Les fans de Buffy contre les vampires se souviennent forcément de Que le spectacle commence, l’épisode 7 de la saison 6. Un ovni dans l’univers de la série culte créée par Joss Whedon. Et pour cause : il s’agit d’un épisode musical, entièrement écrit et même composé par le réalisateur d’Avengers : L’Ère d’Ultron. Tout commence un soir de patrouille habituel, alors que Buffy arpente les allées du cimetière de Sunnydale un pieu à la main. Soudain, sans comprendre pourquoi, la célèbre Tueuse se met à pousser la chansonnette et à danser. Les vampires, de leur côté, ne tardent pas à lui donner la réplique. Un démon puissant est derrière tout ça.
Grâce à sa mise en scène ultra dynamique, ses chansons entêtantes et la richesse de sa narration, l’épisode compte parmi les plus remarquables de la série, aux côtés du déchirant Orphelines (saison 5 épisode 16) et du glauquissime Un silence de mort (saison 4 épisode 10). Retour sur les anecdotes d’un épisode qui donne furieusement envie de danser.
1. Joss Whedon voulait réaliser cet épisode depuis le début de la série
Dès la première saison de Buffy, lancée en 1997 sur la WB, Joss Whedon s’était mis en tête de réaliser un épisode entièrement chanté et dansé par ses acteurs. Mais il aura fallu attendre six saisons avant que le réalisateur ne se décide vraiment. Le déclic ? Il l’a eu à l’occasion d’une séance de lecture un peu arrosée organisée chez lui avec les comédiens de la série, pendant le tournage de la saison 5. Alors que les esprits s’échauffaient, certains des acteurs se sont mis à jouer de la musique et à chanter. Emballé et motivé par le talent de certains d’entre eux, Joss Whedon a profité de l'intervalle entre la fin de la saison 5 et le début de la saison 6 de la série pour écrire les textes et composer les musiques (inspirées des chansons écrites par Stephen Sondheim), en collaboration avec le compositeur Christophe Beck (qui avait déjà composé la musique de plusieurs épisodes clés de la série).
2. Le démon Sweet est interprété par une star de Broadway
Si Buffy et ses acolytes se mettent soudainement à chanter et à danser, c’est bien évidemment à cause d’une puissance maléfique qui les ensorcèle. Dans cet épisode, le démon en question se prénomme "Sweet" et ne jure que par le jazz. À son contact, tous les personnages de la série, en plus de danser et de chanter, sont contraints de révéler leurs secrets. Pour interpréter ce rôle, la production a jeté son dévolu sur une véritable pointure de Broadway : le danseur, acteur et chanteur de légende Hinton Battle. Ancien professeur de danse de Jennifer Lopez, Hinton Battle a interprété Scarecrow (l’épouvantail) dans la version Broadway de The Wiz (il est remplacé par Michael Jackson dans la version filmée). Il est à ce jour le seul artiste vivant à avoir été récompensé par trois Tony Award du meilleur acteur de comédie musicale (Sophisticated Ladies, The Tap Dance Kid et Miss Saigon).
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3. Il s’agit de l’épisode le plus long de la série
Contrairement aux 143 autres épisodes de Buffy qui durent en moyenne 43 minutes, Que le spectacle commence, lui, dure 48 minutes. Il s’agit donc de l’épisode le plus long de toute la série. Une durée inhabituelle accordée au réalisateur par UPN (la chaîne qui a racheté la série), Joss Whedon ne se voyant pas couper certaines scènes au montage. Compte tenu de son format exceptionnel, cet épisode ne comporte pas de générique.
4. Avant Buffy, James Marsters et Anthony Stewart Head étaient déjà musiciens
Tourner l’épisode n’a pas été une partie de plaisir pour tous les acteurs. Sauf pour James Marsters (Spike) et le britannique Anthony Stewart Head (Giles), tous deux chanteurs et musiciens avant d’intégrer le célèbre show. En parallèle de sa carrière au théâtre, l’interprète du vampire peroxydé, aujourd’hui âgé de 57 ans, se produisait en solo dans des bars et jouait des reprises folk de James Taylor, Neil Young ou encore Tom Waits (avant de monter son propre groupe). C’est d’ailleurs lui qui joue dans trois des morceaux de l’épisode : "Walk Through the Fire", "Something To Sing About" et "Rest in Peace". De son côté, Anthony Stewart Head a baigné dans la musique dès sa plus tendre enfance. Il est d’ailleurs le frère du chanteur et guitariste Murray Head, connu, entre autres, pour l’inoubliable "Say It Ain’t So". Dans sa jeunesse, l’acteur de 66 ans a fait ses débuts dans la comédie musicale Godspell. Il joue par la suite dans de nombreuses pièces et se fait notamment remarquer pour son interprétation de Frank N. Furter dans une reprise de la comédie musicale The Rocky Horror Show au début des années 1990 (au cinéma, son rôle est interprété par Tim Curry). Il a par ailleurs été le chanteur du groupe Two Ways dans les années 1980, et a sorti un album intitulé Music for Elevators en 2002, qui contient d’ailleurs un duo avec Amber Benson, qui joue Tara dans la série.
5. Joss Whedon a écrit l’épisode en fonction des désirs de chacun
Comme nous l’évoquions plus haut, tous n’étaient pas aussi emballés que les interprètes de Giles et Spike à l’idée de pousser la chansonette. En particulier Alyson Hannigan, qui joue Willow, qu’on entend très peu au cours de l’épisode. L’actrice, qui ne supporte pas sa voix, a demandé à Joss Whedon de lui écrire le moins de texte possible. De son côté, Michelle Trachtenberg, qui joue Dawn (la petite soeur de Buffy, qu’on connaît aussi pour être "La Clé"), a eu plus de scènes dansées que chantées, à la demande de l’actrice. Emma Caulfield, qui joue Anya, est quant à elle danseuse de formation et a autant de scènes dansées que chantées. Enfin, le célèbre showrunner s’est dit motivé à l’idée de réaliser cet épisode en raison des talents de chanteuse d’Amber Benson (Tara), qui chante d’ailleurs seule la ballade "Under your spell".
6. L’épisode est bourré de références culturelles
Des clins d’oeil à des films musicaux, il y en a de nombreux tout au long de l’épisode. Parmi eux, la phrase "Regarde-moi, je danse" chantée par Anya sur la chanson "I’ll Never Tell" (qu’elle chante avec Nicholas Brendon, qui joue Alex) fait référence au film musical Escale à Hollywood, sorti en 1945. À la fin de cette même chanson, Anya et Alex sont pris d’un fou rire : il s’agit d’une référence au film culte Chantons sous la pluie, à la fin de la chanson "Good Morning". Autre référence, celle de Spike à la toute fin de l’épisode lorsqu’il parle d’un "orchestre de 76 trombones". Ici, il fait référence au film The Music Man, sorti au début des années 1960. Enfin, il est possible d’entendre Alex dire la curieuse phrase "Tu respectes le pain au lait et tu domptes le beignet" ("Respect the cruller and tame the donut" dans la version anglaise), qui est un clin d’oeil à une réplique de Tom Cruise dans le film Magnolia.
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