Quelques clins d'oeil bien sentis et surtout quelques explications bienvenues.
Surprise ! Depuis dimanche soir, la suite de l'étrange saga Cloverfield est en ligne, sur Netflix. The Cloverfield Paradox est le troisième volet d'une franchise débutée en 2008 par Cloverfield, et poursuivie par 10 Cloverfield Lane, en 2016. Dans le premier, on suivait en "found footage" de jeunes New Yorkais essayant de sauver leur peau, alors que la Big Apple était prise d'assaut par une terrible créature. Dans la suite, on restait avec Michelle (Mary Elizabeth Winstead), cachée dans un bunker avec un inquiétant "survivaliste" (John Goodman), pendant que l'apocalypse frappait dehors.
Cette fois, c'est dans l'espace que nous emmène Paradox. Une équipe d'astronautes tente de trouver une source d'énergie illimitée, pour empêcher la Terre de sombrer dans le chaos. Mais leur accélérateur de particules géant va provoquer une catastrophe. Alors quel lien y a-t-il entre le dernier né de la franchise et les deux autres films ? On fait le point. Attention spoilers !
QUELQUES CLINS D'OEIL
La figurine dans le vaisseau spatial, faisant la pub de la boisson glacée Slusho!, a tout de suite sauté aux yeux des fans. Gimmick du créateur JJ Abrams, apparu pour la première fois dans sa série Alias, Slusho s'inscrit dans le marketing viral du premier Cloverfield. Un clin d'œil aux fans obsédés par la vaste mythologie qui s'est développée en ligne, autour de la saga.
Toujours dans cette idée, on voit apparaître sur un transformateur, à l'intérieur du vaisseau, le nom de la compagnie Tagruato, la société mère fictive de Slusho! et Bold Futura, la filiale où travaillait Howard Stambler (Goodman), le survivaliste... avant d'entrer dans son bunker du 10 Cloverfield Lane.
QUI EST MARK STAMBLER ?
Le nom de Stambler revient également dans The Cloverfield Paradox. On aura noté que le scientifique qui parle au Journal Télévisé des dimensions parallèles et des conséquences néfastes que pourrait avoir l'accélérateur de particules géant, s'appelle Mark Stambler (Donal Logue). Un rapport avec Howard ?
JOURNALISTE ET VICTIME
Rien n'est moins sûr, puisque la présentatrice du JT qui l'interroge est incarnée par l'actrice Suzanne Cryer, qui apparaît aussi dans 10 Cloverfield Lane. Mais elle avait un tout autre rôle, puisqu'elle jouait une femme tentant désespérément se mettre à l'abri dans le bunker, et qui finissait par mourir de manière atroce. De quoi laisser supposer que les deux derniers films se déroulent dans deux univers différents.
LES COUPURES DE COURANT
Ces baisses de tension générales sont très présentes, au début de Paradox. Elles sont même le point de départ du film, puisque c'est la pénurie d'énergie qui conduit les gouvernements du monde entier à chercher une solution dans l'espace. Mais dans 10 Cloverfield Lane, on entend aussi, à la radio, que la côte est américaine est sujette à un black-out massif.
LES MONSTRES
C'est le dénominateur commun de la franchise : des monstres terrifiants détruisent tout sur Terre. Dans Cloverfield, la bête principale fait la taille d'un gratte-ciel, au coeur de New York, et est accompagnée par de petites bestioles tueuses. Dans 10 Cloverfield Lane, le monstre n'apparaît qu'à la toute fin, et il s'agit plutôt d'une créature de la taille d'un ours.
Dans Paradox, on devine d'abord une bête gigantesque, qui vient de détruire un hôpital entier. Puis, dans les dernières secondes du film, on a un aperçu clair d'un montre biblique, dont la tête passe au-dessus des nuages, alors que la capusle d'Ava (Gugu Mbatha-Raw) et Schmidt (Daniel Brühl) retourne sur Terre.
LE NOM "CLOVERFIELD"
Ce ne sont donc pas tout à fait les même bestioles qui ravagent le monde dans les trois films. Et d'ailleurs, si on prend un peu de recul, on se rend compte que le nom "Cloverfield" revêt plusieurs usages différents. Dans le deuxième opus, il s'agit simplement du nom de la rue, mais dans le premier il s'agit d'un dossier gouvernemental, qui cache le projet de confinement du monstre. Et dans Paradox, c'est donc le nom de la station spaciale qui a provoqué la catastrophe. Alors comment faire le lien entre un dossier, une rue et une station ?
CET OBJET NON-IDENTIFIÉ QUI S'ÉCRASE
Par ailleurs, dans la dernière scène de Cloverfield, on découvre sur les images de la caméra de Rob un curieux objet venu de l'espace, qui s'écrase sur Terre, dans l'océan Atlantique. À cet instant, on pense qu'il s'agit d'un satellite, ou peut-être du vaisseau par lequel sont arrivées les créatures. Or, il semble, avec Paradox, qu'il s'agit de la station Cloverfield ou de la capsule de secours d'Ava et Schmidt, se crashant sur Terre.
LE PASSÉ ET LE FUTUR
Sauf que l'histoire de The Cloverfield Paradox se déroule dans le futur. Un futur proche, certes, mais le futur quand même, où il y a la 7G (photo) ! A l'inverse, Rob et Beth, les deux amoureux du premier film, vivent bien au début des années 2000 (comme en témoignent leurs téléphones et la vieille caméra vidéo qu'ils utilisent pour filmer). Ava et Schmidt ne sont donc pas de leur époque. Le mystère demeure.
QUE FAUT-IL COMPRENDRE ?
À l'arrivée, The Cloverfield Paradox a quand même révélé pas mal de choses sur la franchise et notamment l'existence des univers parallèles. On comprend, comme le dit le professeur Mark Stambler, que l'accélérateur de particules a provoqué un Big Bang aux conséquences spatio-temporelles multiples. Une déchirure dans la membrane de l'espace et du temps, qui a permis à des Aliens monstreux de pénétrer dans différentes dimensions. On peut donc imaginer que chaque film se déroule dans une dimension distincte, chacune impactée par cet incident. Mais l'accélérateur de particules a aussi pu influencer le passé et le futur. Ainsi, on peut aussi penser que la station spatiale a envoyé les monstres, dans le passé. Et que si Ava et Schmidt sont bien revenus sur Terre dans leur propre dimension, ils ne sont pas revenus dans leur époque, mais une décennie dans le passé, c'est à dire juste avant le début des événements du premier Cloverfield...
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