Cette semaine au cinéma, les pingouins dansants reviennent, Roman Polanski fait un Carnage, Michael Fassbender est accro au sexe et Florence Foresti s'envole pour Hollywood.Choix numéro 1 : Carnage, de Roman Polanski, avec Christoph Waltz, Kate Winslet, Jodie Foster...Synopsis : Tiré de la pièce écrite par Yasmina Reza.Dans un jardin public, deux enfants de 11 ans se bagarrent et se blessent. Les parents de la "victime" demandent à s'expliquer avec les parents du "coupable". Rapidement, les échanges cordiaux cèdent le pas à l'affrontement. Où s'arrêtera le carnage ?L'avis de Première : Avec un plaisir cruel, Polanski s’amuse à décaper le vernis social de deux couples new-yorkais pour montrer leur penchant naturel à l’hostilité. Ils cherchent tous les prétextes pour s’opposer alors qu’ils prétendent réparer le mal causé par leurs enfants, sans se rendre compte que ces derniers ne font que les imiter. Petit à petit, des glissements s’opèrent, les alliances se défont, et ce n’est plus un couple contre l’autre mais les hommes contre les femmes. À part quelques détails datés (les références à John Wayne), la plupart des travers sont épinglés avec une ironie contemporaine : la prétention culturelle, l’irritante « bonne volonté » des adultes, l’addiction au téléphone portable, etc. Le tout emballé sans effort par des acteurs que mène le toujours excellent Christoph Waltz. Mais Carnage n’est pas aussi léger qu’il en a l’air. Il fait écho à une scène faussement anecdotique de The Ghost Writer dans laquelle un homme tente de balayer des feuilles en plein vent. Ce gag cruel sur l’inutilité des efforts humains à dompter la nature est typique de la lucidité caustique de Polanski. Lorsque l’espoir n’existe plus, il ne reste que le rire.Bande-annonce : Choix numéro 2 : Shame, de Steve McQueen, avec Michael Fassbender, Carey Mulligan...Synopsis : Le film aborde de manière très frontale la question d'une addiction sexuelle, celle de Brandon, trentenaire new-yorkais, vivant seul et travaillant beaucoup. Quand sa soeur Sissy arrive sans prévenir à NY et s'installe dans son appartement, Brandon aura de plus en plus de mal à dissimuler sa vraie vie…‬L'avis de Première : Lors du dernier festival de Venise, Darren Aronofsky ne tarissait pas d’éloges à propos de cette représentation crue d’une forme d’addiction, lui qui en a signé une mémorable avec Requiem for a Dream. Le parallèle n’est pas fortuit : dans les deux cas, les héros sont issus de familles dysfonctionnelles qui sont sans doute à l’origine de leurs névroses. Comme Aronofsky, McQueen n’explique cependant rien. Il met en avant le résultat, pas la cause. Un plan montrant Sissy nue devant son frère, ou chantant dans un bar avec ses tripes, suffit à établir l’ambiguïté d’une relation régie par une attirance/répulsion destructrice. Michael Fassbender habite Brandon comme il habitait Bobby Sands dans Hunger, le précédent film de McQueen. Avec une bonne dose d’inconscience et un abandon total à son personnage. On n’oubliera pas de sitôt la scène où, prenant sauvagement une prostituée, il atteint l’orgasme entre spasmes de plaisir et pleurs de honte et de souffrance. Il s’agit du climax d’un film qui ne craint pas de déplaire, tout en évitant coûte que coûte le sensationnalisme. C’est son aspect chronique et clinique qui fait de Shame un grand drame humain, l’addiction au sexe n’étant qu’une expression comme une autre de la solitude de l’homme moderne.Bande-annonce :Choix numéro 3 : Happy Feet 2, de George Miller, avec Amel Bent, Max Boublil...Synopsis : Mumble, le roi des claquettes, est bien ennuyé quand il découvre que son fils Erik est allergique à la danse. C’est alors que ce dernier s’enfuit et rencontre Sven Puissant, pingouincapable de voler ! Mumble comprend qu’il ne peut nullement rivaliser avec ce personnage charismatique qu’Erik tente d’imiter...Mais la situation ne fait qu’empirer quand le monde est menacé par des forces telluriques ... Erik prend conscience que son père ne manque pas de cran lorsqu’il mobilise le peuple des pingouins et d’autres créatures fabuleuses, du minuscule Krill au gigantesque éléphant de mer, Elephant Seals, pour rétablir l’ordre…L'avis de Première : Plombé par un script qui part dans tous les sens et sacrifie ses personnages, saboté par une réalisation asthmatique et une bande-son crispante, le film est dépourvu de l’évidence du premier épisode. Disruptif et déceptif, bâti sur la frustration (les promesses d’aventure ou de voyage constamment avortées), HF2 met en crise les obsessions de Miller. Cinéaste de la quête, l’Australien coince ses pingouins dans un cimetière de glace. Héraut critique de la collectivité, il dialectise le rapport entre le troupeau et l’individu. Quant à cette crevette bouffonne et nietzschéenne doublée par Brad Pitt, elle en dit long sur la volonté quasi suicidaire qui agite le film.Bande-annonce : Choix numéro 2 : Hollywoo, de Frédéric Berthe, avec Florence Foresti, Jamel Debbouze...Synopsis : Jeanne est la doubleuse française d’une actrice américaine qui joue dans une série télé à succès. Mais le jour où l’actrice américaine pète les plombs et annonce la fin de sa carrière, la vie de Jeanne bascule à son tour… Plus de travail, plus de revenu, plus rien… À moins que… À moins qu’elle prenne son destin en mains et qu’elle tente a priori l’impossible : partir à Los Angeles, rencontrer la star américaine et la convaincre de reprendre la direction des plateaux de tournage…Sur place, après quelques galères, elle croise la route d’un certain Farres qui va lui ouvrir les portes du monde merveilleux mais un peu compliqué de Hollywood.Pas d'avis pour ce film.Bande-annonce :