Toute l'équipe de Cosmopolis revient sur ce film métaphore qui marque l’éclosion définitive d’un acteur hors-norme : Robert Pattinson. Avec un mot d'ordre : on ne parle pas de Twilight ("s'il vous plait, nous sommes là pour parler de Cosmopolis, pas de vampires et autres loup-garous" expliquera le modérateur au début de la conf).La Collaboration entre Pattinson et CronenbergRobert Pattinson : David n’est certainement pas paresseux ! Au début du tournage, je le voyais quitter le plateau quand une scène était finie pour disparaître dans son trailer. Je me disais qu’il allait faire une sieste jusqu’à ce que je comprenne qu’il allait en fait revoir tous les plans tournés dans la journée. Ca donne une idée de son implication. Il écoute, il regarde vraiment les acteurs. Quand tu fais un truc, tu sais qu’il le voit VRAIMENT.L’Essence du cinémaDavid Cronenberg : Les 22 dernières minutes du film montrent l’affrontement de Robert et Paul Giamatti. Je savais qu’on me reprocherait le côté théâtral ; mais je ne voulais surtout pas faire du théâtre filmé. Je voulais au contraire faire du cinéma. Et ça passe par les mouvements de caméra, l’utilisation des lentilles, des objectifs… Mon but c’était de retrouver l’essence du cinéma sur ces 22 minutes. Et l’essence du cinéma pour moi, ce n’est pas le scope, l’ampleur, Grand Canyon. C’est un visage dans un plan. Un visage qui parle et qui exprime des émotions surtout quand il est aussi beau que celui de Robert.Le rapport à Twilight DC : Evidemment, c’est facile de faire le lien avec Twilight en disant que Packer (le personnage de Robert Pattinson) est un vampire de Wall Street. Mais c’est une analyse superficielle. Packer est autre chose qu’une idée, c’est autre chose qu’un concept. C’est un vrai personnage. Je ne suis pas allé voir Robert en lui disant « Rob, tu vas incarner le capitalisme financier ». Les acteurs n’incarnent pas des concepts, mais des personnages. Mon histoire n’avait rien à voir avec Twilight, c’était Cosmopolis ! C’est comme mes films, on me parle des échos qu’il y a entre ma filmographie et Cosmopolis : mais sur le tournage, je n’y pensais pas. Pas plus que les bagages de Rob. Ne mélangeons pas tout : votre boulot, c’est d’analyser mes films. Le mien, c’est d’adapter Cosmopolis.L’Optimisme du film RP : Certains journalistes me parlent de fin du monde, d’apocalypse. Mais quand j’ai vu Cosmopolis, j’y ai vu au contraire un film très optimiste.  L’univers dans lequel se déroule le film ne va plus nulle part et n’a pas de sens, ce que le monde de la finance incarne bien. Mais si c’est la fin du monde, pour moi, c’est surtout une renaissance. Franchement, je trouve Cosmopolis plein d’espoir.Lien entre la bulle de la célébrité de Pattinson et la limousine de PackerR.P : Je ne mets jamais rien de moi dans mes films. Si je vois un lien entre Eric Packer et moi, c’est juste que ce personnage n’abandonne rien, continue à se battre. D.C. : La question du lien entre Eric et Rob n’a pas de sens. Packer est un personnage ambitieux, dévorant, qui fait venir les gens dans sa limousine pour mieux les contrôler. Ce n’est pas une célébrité, il s’est construit sa bulle, un aquarium pour vivre. Rob n’est pas comme ça.   Le Personnage  Don De Lillo : A la base, l’idée c’était qu'Eric Packer vive toute sa vie en une journée. Il y avait un arc très fort : Eric revient à ses racines, aux origines. Pourquoi monte-t-il dans la limo au début du roman ? Pour aller se faire couper les cheveux dans le salon de coiffure de son enfance. Et à partir de ce but intime et personnel, tout se met en place…DC : Je voulais que sa journée soit une quête de libération. Au début du film, Eric est en prison : il est emprisonné par son job, par sa femme, par sa limousine. Il veut s’échapper. Pas par le suicide (ce qui aurait pu être une solution), mais ici par le retour à son enfance. Le retour vers une pureté originale. Son voyage, je l’imaginais comme ça.  Review : Pattinson révèle une profondeur fascinante dans Cosmopolis Exclu - Robert Pattinson : le sexe, Binoche, Audiard et moi Exclu - David Cronenberg : "je vois très bien Rob faire une carrière à la Johnny Depp"Suivez toute l'actu cannoise sur notre dossier spécial avec Orange Cinéday