Dans la liste des films bibliques particulièrement attendus figure Noé, de Darren Aronofsky (The Fountain, Black Swan). Fort d'un budget de 125 million de dollars, il s'agit du projet le plus ambitieux jusqu'à ce jour du réalisateur. Le blockbuster religieux, produit par Paramount, est une relecture de l'histoire de Noé, qui construisit l'Arche pour survivre au Déluge, racontée dans l'Ancien Testament. Une relecture qui d'après le Hollywood Reporter pose sérieusement problème au studio.D'après le site américain, les résultats des projections test ne sont pas concluants. Les premiers spectateurs aurait été troublés par le film, au point que Paramount réclame des changements. Il précise que le public était composé principalement de Juifs à New York, de Catholiques en Arizona et était mixte à Orange Country. D'après THR, le principal problème (dont on ne connaît pas la nature) serait la fin du long-métrage, envisagée comme un défi majeur pour les studios, ces derniers souhaitant éviter « de froisser la principal cible du film, soit les croyants ». Darren Aronofsky va-t-il être obligé de revoir sa copie ? De modifier des scènes entières de son film, voire d'effectuer des reshoots ? La presse spécialisée dans le cinéma s'affole, et le réveil tardif de Paramount étonne. Les producteurs du studio connaissaient tous les détails du scénario avant même le début du tournage. Et dès le début, le réalisateur annonçait clairement la couleur. Dès 2011 déjà, il n'avait pas caché son désir de livrer une vision originale et personnelle de l'histoire de Noé, souhaitant aller au-delà du simple portrait de l'architecte de l'Arche : « Le scénario est vraiment génial. C'est un projet super cool et je pense que c'est pile dans l'air du temps. Après tout, cela parle d'une apocalypse environnementale, soit un sujet brûlant qui agite notre société actuelle. Le film reprend justement les enjeux de cette menace moderne qui parle au spectateur. Et puis Noé c'était un peu le premier écologiste. Lorsqu'il a mis le pied à terre sa première décision a été de planter des vignes, pour en faire du vin et prendre une cuite. C'est écrit dans la Bible. Il y a quelque chose qui relève de la culpabilité du survivant. C'est un personnage très intéressant, à la fois sombre et compliqué. J'espère que les studios me laisseront faire le film. »En 2012, le média américain Hitflix publiait des détails du scénario, confirmant la vision du réalisateur. On apprenait que dans Noé, le protagoniste ferait face « à des élément surnaturels violents » en plus du Déluge. Un leader biblique dans la tourmente, plongé dans un monde « effrayant et violent », rencontrant « de grands anges avec six bras et aucune aile ».THR rappelle aussi qu'Aronofsky est connu pour son approche très sombre, parfois trash de ses sujets. Il aime les personnages psychologiquement torturés. Une originalité habituellement appréciée chez le réalisateur qui serait peu compatible avec la vision des producteurs sur ce blockbuster : « Darren n'est pas un réalisateur de studios. Il se fiche de l'opinion de Paramount », analyse un insider au journal de cinéma. Sous entendu : les discussions entre ce dernier et ses financiers sont houleuses.Le vice président de la firme, Rob Moore tente de son côté de calmer de jeu et promet de livrer au public « une version du film validée par Darren ». Mais à partir du moment où ce montage est négocié avec les producteurs, peut-on vraiment parler d'un final cut de l'artiste ?Il reste du temps avant la sortie de Noé. D'ici le 9 avril 2014, on devrait en savoir plus...Voir aussi :Pourquoi Darren Aronofsky a créé de faux animaux pour son Arche de NoéPHOTOS - Emma Watson et Russell Crowe dans un déluge d’images pour Noé