“On peut toujours critiquer, considère le réalisateur. Il est très difficile pour moi de [regarder en arrière], il y a 30, 40 ou 50 ans. Quel est l'intérêt ?"
Alors que son dernier film, DogMan, qui n’avait pas trouvé son public en France, sort dans quelques salles américaines, Luc Besson revient sur des polémiques et bruits de couloirs persistants. Dans le podcast The Discourse, le réalisateur français s’est attardé sur deux films marquants d’une filmographie s’étalant sur plus de quarante ans : Lucy et Léon.
En 2017 déjà, Luc Besson niait préparer la suite du film de SF porté par une Scarlett Johansson aux capacités décuplées par une drogue de synthèse dans un publication Instagram. Or, les rumeurs sont tenaces, et prédisent toujours que le film aux 5 millions de spectateurs aura droit à son revival, renforcées par des spéculations médiatiques. Sarcastique, Luc Besson répond :
Est-ce que le monde du cinéma veut encore travailler avec Luc Besson ? "Ce n’est pas mon problème", dit-il"Oui, j'ai entendu dire ça. Je l'ai même lu. J'étais content de l'apprendre. J'ai dit : ‘Oh, donnez-moi le scénario’. Vous savez, c'est parfois le problème avec Internet : je ne sais pas d'où viennent les informations. Parfois, je vois que mon nom est associé à un film dont je ne connaissais pas l’existence."
Pas de Lucy 2 en perspective, donc. Une nouvelle qui ne surprend pas en fin de compte, surtout lorsque l’on sait que le réalisateur de Nikita et du Grand Bleu se donne encore trois essais pour compléter sa filmographie.
Autre sujet de contentieux, Léon, le film de 1994 devenu culte. Que les puristes se rassurent : il n’a jamais été question d’un deuxième volet. Au contraire, si le film fait débat aujourd’hui, c’est parce que Natalie Portman, qui avait 13 ans sur le tournage à l’époque, avait avoué être mal à l’aise à l’idée de revoir le film : “Ce film m’a donné une carrière, mais il est vraiment gênant”, admettait-elle l’année dernière, alors que Luc Besson se voyait pointé du doigt par le #MeToo. L’occasion aussi pour l’actrice de rappeler la vague de harcèlement que ce rôle lui avait valu. Le réalisateur réagit :
“Êtes-vous le même [qu'à] 19 ans, qu'à 25 ans ? Enfin, pour mon premier court métrage, j'avais 17 ans. Mes parents ont divorcé et m'ont mis en pension ; je n'avais aucune éducation. Je vivais à 60 kilomètres de Paris. Je ne savais rien de la vie. Je ne savais rien de l'amour. Je ne savais rien de rien. J’étais juste amoureux des films. Ensuite, on apprend, on va dans différents pays, on commence à parler anglais et on rencontre des gens formidables. On devient capable de perdre et de tomber amoureux, d’avoir le cœur brisé, puis de retomber amoureux, et on a un enfant et une vie normale. Donc on s’adapte toujours à la société telle qu'elle est à ce moment-là.”
Il poursuit, défendant son film nommé pour sept César en 1995 :
“On peut toujours critiquer. Il est très difficile pour moi de [regarder en arrière], il y a 30, 40 ou 50 ans. Quel est l'intérêt ? Je ne comprends pas. Les choses changent, beaucoup de choses changent en mieux. Certaines choses sont pires. Et c'est la société, en fin de compte. Et puis il faut s'adapter. Je ne suis plus le même aujourd'hui, à 65 ans, c'est certain. J'ai cinq enfants, et j'ai été laissé seul pratiquement de ma naissance à mes 14 ans.”
Luc Besson assure qu'il ne regarde pas en arrière, et qu'il va de l’avant. En ce moment, il réalise une adaptation du mythique Dracula, centré sur “les origines du prince des ténèbres avant qu’il ne devienne un vampire”. Le tournage, qui a lieu en Finlande, réunit Caleb Landry-Jones (DogMan) et Christopher Waltz. La sortie du film est prévue pour courant 2025.
Luc Besson a débuté le tournage de son film Dracula
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