Shane Black : "L’idée pour Iron Man 3, c’était de faire James Bond qui s’installe avec sa copine"

Il y a 10 ans, Première rencontrait une bonne partie de l'équipe de ce blockbuster clé du MCU. Nous republions ci-dessous les propos du réalisateur, en compagnie de son co-scénariste Drew Pearce, avec des liens vers les entretiens de Ben Kingsley (Le Mandarin) et Don Cheadle (War Machine).

Interview du 26 avril 2013 : L'homme aux scénarios qui valaient 4 millions de dollars avait une idée en tête en prenant les commandes d'Iron Man 3 : "balancer une boule dans ce jeu de quilles, remuer un peu cette mélasse ou, tout au moins, vous présenter mon opinion de ce que ces films devraient être". Si Marvel a confié à Shane Black la tâche de poursuivre les aventures en or de son homme de fer au cinéma, c'était précisément pour ça. Le scénariste de L'Arme fatale a révolutionné le film d'action dans les années 1980, il devait faire de même pour le film de super-héros des années 2010. Comment ? Réponse de l'intéressé et de son co-scénariste.

Shane Black : "les blockbusters sont parfaits techniquement. Mais les histoires sont bof-bof. C'est ce qu'il fallait changer."

Pourquoi un scénariste anglais ?
Je n'aime pas l'Amérique. (rires) C'est un super endroit, mais seulement pour le tourisme. Tout l'humour vient d'Angleterre. C'est pour ça qu'on a choisi Drew Pearce, un scénariste anglais. On s'est beaucoup reniflés tous les deux mutuellement avant de bosser. (rires) Au début, c'était étrange  : c'était comme un mariage forcé entre deux personnes qui pensaient chacun épouser quelqu'un d'autre. Mais à la fin, on s'est retrouvés à lutter côte à côte pour le scénario. On a même partagé nos femmes.

Robert Downey Jr. dit que votre Kiss Kiss Bang Bang était sa cassette d'audition pour Iron Man. Qu'en pensez-vous ?
C'est aussi ce que dit Jon Favreau. Moi, je sais que ce n'était pas ma bande démo. Mais je sais que ce film représente un moment où Robert était affamé de rôles. Ca lui a donné l'occasion de briller pour de bon et c'est génial. Kevin Feige a été très cool. Il ne nous a pas forcé à surenchérir sur Avengers et à intégrer de nouveaux aliens ou bien Thanos, par exemple. J'admire Marvel pour ça : ils ne capitalisent pas sur le succès précédent en cherchant à reproduire forcément la même formule. Aujourd'hui, les blockbusters sont parfaits techniquement. Mais les histoires sont bof-bof. C'est ce qu'il fallait changer.

Comment s'est passée la création de la version d'Iron Man 3 destinée au marché chinois ?
C'était super excitant de créer la version chinoise. (pause) En fait, non. Il y aura entre 8 et 12 minutes en plus, mais je n'ai rien à voir avec cette version. Il y a Iron Man 3 et  Iron Man 3 - version chinoise. Deux films différents. Ce n'est pas le genre de choses dont je m'occupe. Je laisse d'autres gens négocier ça et je fais genre que ça m'intéresse. Mais c'est tout de même intéressant de penser qu'une version du film n'existe que pour le marché chinois.

Drew Pearce : « Shane voulait faire du Capra à la sauce science-fiction »

Comment avez-vous démarré l'écriture du script ?
Avec Shane Black, on s'est assis et la première idée du film c'était : on va faire MacGyver - le film. Ou bien James Bond qui s'installe avec sa copine. Je me suis installé chez Shane pour écrire pendant des mois. Il vit dans une demeure immense, un peu flippante. Notre relation est très harmonieuse. On est encore pour la lune de miel. Pour rebondir sur ce qu'il disait, je précise que Shane ne partage jamais ses femmes.

Quelle était l'idée directrice du film à l'écriture ?
Shane voulait faire du Capra à la sauce science-fiction. Transmettre dans le film le sens de la destinée et l'émerveillement de Capra. C'est la deuxième partie du film. On ne voulait pas faire un film avec les clichés narratifs modernes, plutôt sombres. A l'arrivée, c'est vraiment un film de super-héros de Shane Black. C'est un mash-up en soi.

Que pensez-vous de l'idée de la version chinoise d'Iron Man 3 ?
Ca pourra être intéressant à voir... Ils ont rajouté une petite histoire. J'aime cette idée que la version chinoise pourra devenir une espèce d'objet pop, un peu comme le Star Wars Holiday Special [NDLR : appelé en VF Au temps de la Guerre des étoiles, il s'agit d'un téléfilm de Noël dérivé de La Guerre des étoiles diffusé en novembre 1978, avec des chansons et des sketchs sur les Wookies. Développé sans George Lucas et universellement considéré comme affligeant].
Propos recueillis par Sylvestre Picard        

L'histoire d'Iron Man : Tony Stark, l’industriel flamboyant est cette fois confronté à un ennemi qui va attaquer sur tous les fronts. lorsque son univers personnel est détruit, Stark se lance dans une quête acharnée pour retrouver les coupables. Plus que jamais, son courage va être mis à l’épreuve, à chaque instant. Dos au mur, il ne peut plus compter que sur ses inventions, son ingéniosité, et son instinct pour protéger ses proches. Alors qu’il se jette dans la bataille, Stark va enfin découvrir la réponse à la question qui le hante secrètement depuis si longtemps : est-ce l’homme qui fait le costume ou bien le costume qui fait l’homme ?

Bande-annonce :