L’auteur de Very Bad Trip trouve plus simple de faire un thriller comme Joker plutôt qu’une comédie dans une société "woke".
Todd Phillips est clairement passé du film comique à celui du clown triste - et totalement psychopathe. L’auteur de Joker, réadaptation du super-méchant emblématique avec Joaquin Phoenix dans le rôle-titre, s’est récemment exprimé auprès de Vanity Fair. Pour lui, il y a une difficulté croissante à faire de l’humour sur grand écran. La faute à une culture de plus en plus "woke" selon le réalisateur, autrement dit "éveillée", ayant conscience des injustices, des inégalités et de l’irrespect affiché envers certaines communautés et minorités. Après sa trilogie Very Bad Trip, War Dogs ou encore Date Limite, le cinéaste s’est tourné vers le thriller psychologique avec le meilleur ennemi de Batman dans le monde des DC Comics.
Joker : Warner Bros et Todd Phillips défendent l'oeuvre face à la polémique"Essayez d’être drôle dans cette culture "woke", qui se veut consciente de tout," lâche Phillips, avant de reprendre : "J’ai vu plein d’articles expliquant pourquoi les comédies ne marchent plus de nos jours. Mais je vais vous dire la vraie raison, moi : tous les mecs amusants se barrent de peur d’offenser le public. C’est dur d’argumenter avec 30 millions de personnes sur Twitter. C’est même carrément impossible, pas vrai ? Alors vous dites juste "Je m’arrête là." Je m’arrête là et vous savez quoi ? Toutes mes comédies ont cette chose en commun - et je pense que c’est le cas pour tous les films du genre en général -, c’est qu’elles sont irrévérencieuses. Alors je me suis demandé : "Comment je pourrais faire quelque chose d’irrévérencieux tout en lâchant la comédie ? Oh, je sais, prenons l’univers des comics." C’est comme ça que j’ai décidé de faire Joker."
Une prise de position que son collègue Taika Waititi, qui vient de réaliser une comédie sur Adolf Hitler (Jojo Rabbit), n'a pas manqué de railler sur Twitter :
Mais que les spectateurs ne se trompent pas : si le personnage de Joaquin Phoenix, Arthur Fleck, affiche un large sourire et éclate de rire de manière compulsive dans les images de la bande-annonce, Joker n’aura rien d’une comédie… sinon son irrévérence et son politiquement incorrect. Dans le magazine Première de septembre, le réalisateur avait d'ailleurs évoqué le sujet : "C'est compliqué d'évoluer dans un monde où presque tout est potentiellement offensant. Les films doivent désormais séduire toutes les cibles démographiques. Or, je suis persuadé que quand on veut plaire à tout le monde, on ne plaît en fait à personne." Rendez-vous donc le 9 octobre dans les salles obscures, pour découvrir l’immersion de Todd Phillips dans l’univers des comics.
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