Aviator
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Arte diffusera Aviator, de Martin Scorsese, suivi du documentaire DiCaprio : Most Wanted ce lundi.

Arte dédie sa soirée à Leonardo DiCaprio. Ce lundi, la chaîne prévoit non pas un, mais deux programmes avec l'acteur. Pour s’échauffer, on commence avec Aviator de Martin Scorsese, diffusé à 20h55, avant d'enchaîner avec DiCaprio : Most Wanted, un documentaire retraçant sa carrière, à 23h35 et déjà visible gratuitement sur le site de la chaîne. 

Mais en attendant ce soir : retour en 2005. Leonardo DiCaprio était alors en couverture du 335e numéro de Première pour la sortie d’Aviator, et un dossier était consacré au film événement. En plus d’une interview de Martin Scorsese, qui expliquait ce qui l’avait attiré dans ce biopic de Howard Hughues, on y retrouvait un entretien avec Leonardo DiCaprio, qui avait lui-même fait appel au cinéaste après avoir travaillé sous sa direction dans Gangs of New York. En voici un extrait, illustré par de belles photos du film.

Les films de Martin Scorsese classés du pire au meilleur

Proposer à Scorsese, bien connu pour sa peur de l’avion, de faire un film qui s’appelle Aviator, il fallait le faire...
Oui, c’est ça que je trouvais intéressant! Je crois que le film n’a fait qu’empirer sa phobie! En lui proposant le script, je savais qu’il y avait des thèmes qui pouvaient le toucher, comme l’âge d’or d’Hollywood ou cette figure tragique qu’était Hughes, un personnage typiquement scorsésien. Mais je pensais que l’aspect aviation le rebuterait. Un jour, il m’a dit: "Envoie-moi quand même le script. Je ne connaissais rien à la boxe et j’ai bien fait Raging Bull!" Je crois qu’il admire Hughes parce qu’il n’avait peur de rien. C’était à la fois un homme d’affaires incroyable qui régnait sur un véritable empire, mais aussi un réalisateur, un producteur, le Casanova de son époque... En même temps, c’était un aventurier qui construisait des prototypes d’avion qu’il pilotait lui-même, s’écrasait avec, en reconstruisait d’autres aussitôt, battait un nouveau record de vitesse, etc. Il prenait des risques énormes et, pourtant, il était terrorisé par les poignées de portes et les microbes...

Vous avez peur de la folie ?
La folie d’Hughes faisait d’autant plus peur qu’elle n’était pas diagnostiquée à l’époque. Il ne pouvait pas se faire soigner. On a refait vingt-cinq fois la prise où je répère en boucle Show me all the blueprints.» J’ai cru que j’allais finir avec une camisole de force! Mais non, je n’ai pas peur de la folie.

Et peur d’être seul face à la caméra ? Vous n’avez jamais porté autant de scènes sur vos épaules...
J’adore être seul avec le personnage, tout intérioriser. Mes films préférés, comme Taxi Driver ou Le Voleur de bicyclette, montrent des personnages seuls face à la caméra. Le spectateur s’identifie mille fois plus. Dans Taxi Driver, Travis Bickle est dérangé mais on est en empathie avec lui, on éprouve de la compassion. Avez-vous remarqué que plus le film avance, moins son comportement a l’air anormal? C’est presque comme de la réalité virtuelle...

On dirait que Scorsese vous a fait grandir, y compris physiquement.
Je me devais d’être crédible pour jouer Hughes à 40 ans, c’est tout. Je n’ai pas fait ce film pour prouver que je pouvais jouer des hommes mûrs et ne plus être "le gosse de Titanic". Interpréter à nouveau un rôle d’ado ne me poserait aucun problème.
Propos recueillis par Stéphanie Lamome.


Où est passé Leonardo DiCaprio ?