L'exposition consacrée à l'acteur populaire s'est ouverte le 15 juillet 2020 à la Cinémathèque française, à Paris. Visite express des incontournables.
Pour être épaté par ses débuts difficiles
"J’ai commencé en passant par la petite porte. Des portes, j’en ai même beaucoup ouvert." Les débuts de Louis de Funès ont été compliqués. A 30 ans, il n’est encore qu’une ombre dans les films. Il gagne sa vie en multipliant les petits boulots et apprend son art en jouant les troisièmes couteaux sur scène ou devant la caméra. Une leçon d’humilité prise aux côtés des plus grands comme Sacha Guitry ou Michel Simon. Dans l’exposition, on peut voir une boucle d’extraits avec les petits rôles qu’il a tenu (parfois deux dans le même film). La rétrospective s’ouvre avec la projection des films les moins connus de l’acteur, avant qu’il ne devienne la star des trente glorieuses.
Pour plonger dans les coulisses de La traversée de Paris
"Jambier ! 45 rue Poliveau !" C’est avec ce rôle d’épicier ne reculant devant rien pour faire du marché noir que Louis de Funès se fait remarquer. A la Cinémathèque, dans une ambiance recréant une cave voutée, on peut se délecter de cette scène mythique et surtout découvrir les maquettes du décor signées Max Douy.
Pour admirer des autos mythiques
"Maintenant, elle va marcher beaucoup moins bien". De Funès et les autos, c’est une belle histoire au cinéma. Parmi les objets exposés, vous pourrez poser au côté de la DS de Fantômas coupée en deux ou de la 2CV du Corniaud après l’accident ! A voir aussi la baguette de chef d’orchestre de Louis de Funès dans La grande vadrouille ou le costume des Aventures de Rabbi Jacob.
Pour redécouvrir le cinéma de Gérard Oury
Grand admirateur de peinture, Gérard Oury se servait de cet art comme inspiration pour ses films. La folie des grandeurs doit beaucoup à sa réinterprétation de Velasquez. Un savant montage illustre les ressemblances entre des costumes dans la peinture du peintre espagnol et des images du film. Mais la référence la plus étonnante est certainement celle à Raoul Dufy, un peintre qui a été proche de sa mère. Dans tous ses films, Gérard Oury a posé un rayon vert en hommage à l’artiste. A voir aussi les magnifiques maquettes de costumes de Jacques Fonteray.
Pour comprendre sa vis comica
De Funès, un auteur ? L’exposition aide à comprendre le génie comique du comédien. Il ne se contentait pas de jouer, il apportait sa patte. A travers la lecture de ces "carnets" où il notait des idées de films et de gags ou de sa correspondance, on comprend les exigences du comédien. Il intervenait souvent dès qu’on lui pitchait une idée pour apporter sa touche. Ainsi Gérard Oury décrit que dès qu’il lui présente La folie des grandeurs, le comédien propose des idées qu’il inclue dans le scénario. Il aime ensuite intervenir à la dernière étape pour "peaufiner" et c’est enfin sur le plateau qu’il peut lui arriver d’improviser certaines répliques géniales comme le "qu’est qu’il y’a ?" balancé avec hargne à un Bourvil désemparé.
L’exposition Louis De Funès est à La Cinémathèque (Paris 12e) à partir du 15 juillet.
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