Dans Chouchou, comédie sortie en 2003, Gad Elmaleh est irrésistible en travesti exubérant et candide.
Flash-back sur un personnage devenu culte et qui a lancé la carrière de Gad Elmaleh : Chouchou est diffusé ce dimanche sur TFX.
Un personnage bien réel
A la fin des années 90, alors que Gad se promène rue Lepic, à Pigalle, avec son frère, il se fait aborder par un travesti, qui l’apostrophe d’un : "Tu viens, mon chéri. Je vais te faire ton fantasme…" "C’était une figure fellinienne, avec sa perruque, son maquillage appuyé et ses talons hauts, raconte l’acteur. Il avait aussi un fort accent maghrébin avec une voix très efféminée. Un mélange stupéfiant !". Cette rencontre lui inspire le personnage de Chouchou, que l’humoriste rôde dans La Vie normale, son deuxième one-man show. Succès immédiat. Sur les conseils conjugués du réalisateur Merzak Allouache et du producteur Christian Fechner, Gad décide en 2002 de propulser son travesti sur grand écran.
Les galères du tournage
Pour se grimer en Chouchou, Gad Elmaleh subit un vrai calvaire : outre les séances de maquillage, qui durent plus de trois heures, il lui faut s’équiper d’une épaisse gaine qui applatit le ventre et affine les hanches, de prothèses mammaires et d’une lourde perruque fixée par des dizaines d’épingles. "Je me rasais deux fois par jour, car ma barbe se voyait à partir de 15 heures, malgré les tonnes de fond de teint, confesse le comédien. Supporter les démangeaisons que provoque la repousse des poils n’est pas évident." Il devra aussi apprendre à poser des diamants sur ses cils et à courir perché sur des talons aiguilles, exercice éminemment périlleux. Résultat : lors d’une prise réalisée à Pigalle en plein été, Gad va craquer, arrachant sa perruque et quittant le plateau, en nage, pour passer ses nerfs !
Une figure autobiographique
L’acteur le reconnaît volontiers : "Chouchou est très proche de moi : c’est un Candide au grand coeur, à la recherche de son identité, de sa place dans la société. Il est gentil, tendre, émouvant. Comme moi, il a la jubilation du verbe et l’amour de la vie." En se travestissant, Gad avoue avoir exprimé "une part de féminité que j’ai toujours eu en moi"."Je suis hypersensible, je chiale aussi facilement qu’une Madeleine et je m’énerve souvent de façon hystérique." A travers les mimiques et les répliques savoureuses de son héros ("J’adôôôôre les sushis", "Je suis dans la merde internationale"), il s’inspire aussi de sa mère, une femme fantasque, adepte de l’autodérision.
Un travesti plus vrai que nature
Pour être crédible dans ce rôle, Gad Elmaleh s’est immergé pendant trois mois dans des boîtes transformistes du nord de la capitale. Il rencontre longuement des travestis pour écouter leurs confidences et leurs conseils. Ensuite, il explore les boutiques de lingeries spécialisées autour de la place Clichy. Enfin, grâce à ses contacts noués dans le milieu de la nuit, il peut assister aux essayages des transformistes qui se produisent dans les cabarets de Pigalle.
Un message de tolérance
Emigré marocain en situation irrégulière, homosexuel notoire, Chouchou débarque à Paris pour filer le parfait amour avec Stanislas, quadragénaire BCBG bien français (Alain Chabat). Gad Elmaleh, qui a co-écrit le scénario du film avec Merzak Allouache, tenait à ce que son personnage incarne le droit à la différence. Il avoue d’ailleurs : "Chouchou lance à lui seul un grand appel à la tolérance."
Le résumé et la bande-annonce de Chouchou : Chouchou, jeune maghrébin débarque à Paris. Son astuce naïve consiste à se faire passer pour un exilé chilien qui fuit la dictature. Il est recueilli par le Père Léon en charge d'une paroisse dans une banlieue parisienne. Chouchou dont la supercherie est vite éventée conserve la sympathie de Père Léon qui lui trouve un emploi : travailler chez une psychanalyste, le docteur Nicole Milovavich. Son travail consiste à recevoir les clients tout en assurant l'entretien du cabinet. Partagé entre une cohabitation tumultueuse avec frère Jean et son travail, Chouchou s'immerge dans un univers fantasmagorique, totalement extérieur à lui. Petit à petit, il s'intègre et commence même à s'en sortir.
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