Avant sa rediffusion sur TF1, relisons une interview du réalisateur.
Première adaptation cinématographique de la célèbre BD, Astérix et Obélix contre César a rassemblé à sa sortie en 1999 près de 9 millions de spectateurs. A l'occasion de sa rediffusion ce soir à 21h10 sur TF1 (un programme qui profite du succès en salles de L'Empire du Milieu, la nouvelle adaptation signée Guillaume Canet), nous republions un entretien de son réalisateur, Claude Zidi, parue à l'époque dans Première.
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Votre film est la première adaptation de la célèbre BD au grand écran. Comment se sont déroulées les négociations ? Claude Berri, le producteur, s’est occupé des droits avec Uderzo et la fille de René Goscinny, mort en 1977. J’ai ensuite rencontré Albert Uderzo pour lui soumettre mon scénario qu’il a tout de suite accepté. Il adorait Gérard Lauzier. Il a donc voulu que ce soit lui qui écrive les dialogues du film.
Est-il vrai qu’à l’origine, Daniel Auteuil devait jouer Astérix à la place de Christian Clavier ? Effectivement. J’ai même fait avec lui des essais de 5 minutes en costumes, dans une hutte gauloise, qui furent formidables. Auteuil était impeccable et Depardieu impayable. Pour cette scène, on avait cuisiné un gigot de trois kilos et Gérard l’a dévoré pendant les prises ! Daniel Auteuil a ensuite annulé, car il avait signé pour un autre film au Québec. Christian Clavier l’a remplacé…
Comment avez-vous géré la plus grosse production de votre carrière, des centaines de figurants et 42 millions de budget ? J’ai réalisé ce gigantisme lors d’une séquence de combats sur la presqu’île de Quiberon, où je dirigeais 500 figurants. L’équipe rassemblait au total plus de 150 personnes… Croyez-moi, il fallait une organisation militaire pour que tout fonctionne.
Ce tournage accueillait aussi de nombreux animaux : des crocodiles, des éléphants, des chiens… Et des mygales, des serpents… Les crocodiles, qui n’en font qu’à leur tête, sont impossibles à diriger. Mais les animaux les plus dangereux furent les tiques ! Nous tournions dans l’herbe toute la journée et, le soir, nous étions dévorés par ces bestioles.
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Comment dirige-t-on à la fois Depardieu, Jean-Pierre Castaldi, Galabru, Sim, Daniel Prévost et Claude Piéplu ? Ils n’arrêtaient pas de déconner ! Le secret est de savoir se marrer avec eux, car ils balançaient des vannes en permanence. Le plus redoutable de la bande est Daniel Prévost : cinglant, pince sans rire, terriblement drôle et cassant. On ne sait jamais s’il plaisante ou pas…
Le 18 mai 1998, en plein tournage, Depardieu est victime d’un grave accident de moto… J’ai reçu un coup de téléphone n’informant de l’accident de Gérard, à deux kilomètres, en forêt de Rambouillet. J’ai aussitôt foncé sur place avec Jean-Pierre Castaldi. Et là, j’ai réalisé combien il était miraculé. Il avait fait un très beau vol plané pour atterrir sur un morceau d’herbe, à 50 centimètres du bitume… J’ai retrouvé une de ses chaussures à vingt mètres de la moto. Par miracle, aucun organe vital n’était atteint. À l’hôpital, le verdict des médecins est tombé : 40 jours d’arrêt ! J’en ai profité pour filmer toutes les prises sans lui.
Interview Jean-Baptiste Drouet
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