De The Greatest à Ali, les meilleurs films sur Mohamed Ali
De The Greatest à Ali, les meilleurs films sur Mohamed Ali
AKA Cassius Clay (1970)
Un beau documentaire de Jim Jacobs.
Datant de 1970, le film loupe forcément une bonne partie de la carrière de Ali (la défaite contre Frazier puis sa reconquête au Zaïre...), mais c'est justement la force du film qui se concentre sur ce qu'on connaît moins. Ses combats de la fin 60's, son rapport aux mouvements blacks (on voit Malcolm X), ses prises de position hardies sur la question noire, le début de son combat contre le vietnam... Pour la naissance de la légende, c'est ici que tout se passe.
The Greatest (1977)
Signée Tom Gries et Monte Hellmann, une adaptation fictionnalisée de l'autobiographie du champion où il joue son propre rôle - et a l'air ravi de refaire ses scènes de ménage et ses combats les plus célèbres. Le tour conceptuel du film c'est que Clay est joué par un acteur (nul) et que Ali reprend le flambeau à partir de l'annonce de son changement de nom et sa conversion.
Pas fameux mais fascinant sur la construction de la légende
When We Were Kings (1996)
On ne présente plus ce documentaire qui est un classique sur Ali et au-delà, un vrai classique du cinéma qui documente les quelques semaines passées au Zaïre avant le match Ali/Foreman de 74. Un doc sportif donc, d'abord, dont les enjeux sont énormes pour Ali et à l'issue duquel, avec une violence inouie sur le ring, il récupèrera son titre mondial perdu deux ans avant.
La force du film ce sont aussi les à-côté, les seconds rôles. Il y a Don King (promoteur génial du concert qui allait ouvrir le match et mentor shakespearien), James Brown, B.B. King, Myriam Makeba... Il y a aussi les témoins de l'époque qui se souviennent aujourd'hui de ce qu'ils ont vu (Norman Mailer notamment).
Mais surtout, il y a le boxeur en surchauffe. Ali se joue de la caméra comme s'il se tenait entre les cordes, avec un sens affolant de l'esquive et du harcèlement, des allers-retours saisissants. Puissance magnétique de démolisseur, charisme de bad guy, séduction massive et maximale. L'essence de son mythe à l'état pur.
The Greatest (1977)
Muhammad Ali vu par William Klein. Le photographe génial était aussi un documentariste surdoué à qui l'on doit une série de documentaires artistiquement et politiquement engagés sur la cause noire américaine au tournant des 70's. Et ce Muhammad Ali the greatest capte le phénomène dévastateur que fut la superstar du ring. Avec une volonté graphique et esthétique dont sont totalement dépourvus les autres docs...
Le film a été tourné sur deux époques, les années 64-65, où explosa le météore de la boxe (l'époque du match contre Sonny Liston) et 1974, date de son come-back triomphal. Klein livre un torrent d'images grand-angle, colle les punchline du boxeur, les commentaires de journalistes, de black leaders et de pékin moyen pour "peindre" l'itinéraire d'un mythe et les bouleversements d'une époque. Beau et violent comme du Pollock, subtil et dissonant comme du Coltrane. Le reflet ultime et artistique de la puissance d'Ali.
Ali de Michael Mann
Pas vraiment un biopic, mais plutôt un portrait, avec ce que ça comporte comme tiraillements entre interprétation et fidélité au mythe. Michael Mann choisit une approche non-sensasionnaliste et filme l'homme plutôt que le showman, l'intimité plutôt que le spectacle. A des années de la poudre aux yeux que Clay balançait à tout bout de champs, Mann réussit à capter ce que personne n'avait saisi avant lui... Will Smith trouve ici le rôle de sa vie.
BONUS : Muhammad Ali's Greatest Fight (2013)
Attention : ceci n'est pas un documentaire sur Ali. Stephen Frears ne s'intéresse pas à proprement au boxeur (on est loin du Prodige), mais aux coulisses d'une décision judiciaire essentielle dans la vie de la légende. Le 20 juin 1967, pour avoir refusé son incorporation dans l'armée, Ali est condamné à cinq ans de prison et à la déchéance de son titre de champion du monde. Commence alors un combat judiciaire acharné qui le mènera jusqu'à la Cour suprême des Etats-Unis... Le cinéaste filme les tractations, les discussions entre des juges blancs qui ont le destin d'Ali entre leurs mains.
Le boxeur n'apparaît dans le film qu'à travers des vidéos d'archives, des images télés, des conf de presse, comme si Frears reconnaissait par l'absurde, que personne ne pouvait capturer l'aura de cette bête médiatique. Qu'aucun film ne pourrait lui rendre justice. Hanté par le charisme du "vrai" Ali, cette fable politique, un peu molle, révèle en creux, face aux vieillards blancs décisionnaires, la puissance du mythe inaccessible. Vraiment ?
Cinq films qui tentent de capturer différentes facettes de l'une des plus grandes légendes du XXème siècle.
Ali est grand.
"Dieu est venu chercher son champion" disait sur Twitter l'autre génie de la boxe, Mike Tyson. Mohamed Ali terrassé hier par Parkinson, fut évidemment le plus grand boxeur de tous les temps. Beau comme un Dieu. Fort comme un Turc. Une machine à uppercut au palmarès hallucinant. Mais ce fut aussi un totem. Une star. Ali, c'était un Lennon noir, le King du ring, James Dean, Marilyn avec une couleur de peau qui décuplait sa puissance historique. La vraie première popstar du sport, un chaman possédé, une bête de média, une icône contestataire, un symbole ethnique.
Un mythe.
Forcément, les écrans devaient s'en emparer. Et il fut sans doute l'un des types les plus filmés du XXème siècle. En dehors de ses combats, il y aura eu des conférence de presse, des interviews, des talk shows, des pièces de théâtre (et même un épisode d'Arnold et Willy)
Naturellement, depuis les années 70, certains cinéastes ont essayé de capturer la légende. A travers des documentaires, des films avec Mohamed Ali et même un film sur Mohamed Ali. A l'occasion de sa disparition retour sur quelques incontournables.
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