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« Vieux, râleur et suicidaire : la vie selon Ove », le titre du roman de Fredrik Bakman à la base du film suédois Mr Ove (nommé à l’Oscar du film étranger 2016) - dont ce Pire voisin du monde est un remake - dit tout de son personnage central. Otto, un veuf qui ne se remet pas de la mort de sa femme et n’a depuis comme seule occupation que faire en sorte de faire régner le calme et un certain ordre dans le quartier où il vit, en attendant la mort. L’emmerdeur taille XXL qui a tout pour se faire détester mais que – spoiler vite éventé – l’on va passer à deux heures à apprendre à aimer quand son quotidien choisi de solitaire et ses différentes tentatives de suicide vont être sans cesse interrompus par ses nouveaux voisins, à l’énergie débordante et contagieuse. Retrouver le goût de la vie en aidant son prochain constitue le fil rouge de ce feel good movie dépressif, péchant par son manque cruel de surprises et la platitude de la réalisation de Marc Forster mais qui parvient cependant à éviter toute facilité mièvre. Grâce au scénario de David Magee (Neverland du même Forster) qui encapsule dans ce quartier de Pittsburgh une bonne partie de ce qui constitue le cœur de la division de l’Amérique post- Trump (méfiance envers l’étranger, port des armes, effets pervers du libéralisme roi exacerbés comme jamais…). Mais aussi et surtout grâce à Tom Hanks, capable lui, dans son interprétation, de distiller sans en avoir l’air ces nuances que le récit a tendance à gommer. On aime autant détester qu’adorer son Otto. Pourquoi bouder son plaisir ?
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Le pire voisin au monde
Première
(1 critique)