Un jeune talent... en quatre phrases.
Dans L’odeur de la Mandarine (en salles le 30 septembre), portraits de deux êtres brisés par la première guerre mondiale qui tentent de se remettre à vivre et à (s’)aimer, Georgia Scalliet, jeune star du théâtre classique, impose sa féminité et sa détermination sur grand écran.
Portrait.
"Le théâtre, c'est mon identité"
En deux spectacles (Les Trois Sœurs, de Tchekhov, et La Trilogie de la villégiature, de Goldoni) Georgia Scalliet est devenue l’étoile montante de la Comédie Française. Elle déboule au cinéma, mais reste rivée aux planches. "Petite, j’allais voir les pièces du Footsbarn Theatre et je me fantasmais dans une roulotte, à jouer Shakespeare à travers la France. Je ne me suis jamais rêvée star de cinéma. J’ai commencé le théâtre à 8 ans, c’était un endroit magique, un lieu où je pouvais m'exprimer. A 15 ans, j’ai eu une révélation lors d'un stage et j’ai dit à ma mère : "Ma vie commence". C’est vraiment de là que je viens. Il y a un rapport au travail, à l’artisanat qui me correspond bien".
"On me dit que je porte bien l'époque"
Voix sourde, maintien impeccable, visage magnétique. Georgia Scalliet est une beauté qui rappelle l’évidence immarcescible de Léa Seydoux. "Au théâtre, on m’a souvent dit que j’avais un type particulier. Mais pas exactement comme Léa Seydoux qui est très XVIIe - XVIIIe. Moi, on me prête un physique des années folles. Alain Françon m’avait dit que mon visage lui évoquait des peintures ou des photographies célèbres de l’époque."
"La nudité ne me fout pas la trouille"
Film sur le désir et la renaissance de deux êtres brisés par la guerre, L’Odeur de la Mandarine parle beaucoup de sexe et en montre un peu. Comme dans cette belle scène full frontal où l’actrice se livre sans fard. "Ça ne me faisait pas peur. Je voulais juste être sûre d’être raccord avec la vision du réalisateur. Dans le script, elle apparaissait vraiment comme une femme fatale, une bombe qui te fait rougir rien qu’en la regardant. Et ça, moi, je ne pouvais pas le jouer. J’ai dit au réalisateur que je pouvais juste être une femme, amener ce que je suis avec ce qu’il y a de beau et de moins beau. Mais le regard du cinéaste est finalement resté très pudique."
"Je suis dégoûtée que Pialat soit mort"
Pour son premier rôle, elle interprète donc une femme forte, déterminée, moderne et rebelle. Ce qui correspond bien à ses fantasmes de cinéma. "Je ne suis pas une grande cinéphile, mais j’adore les grands rôles de femmes. Adèle H pour Adjani et Lady Chatterley – ce que fait Marina Hands m’a impressionnée. Et puis, j’ai récemment revu les films de Pialat… la manière dont il filme les femmes est dingue ! A nos amours, Nous ne vieillirons pas ensemble et Le Garçu ! Le rôle de la mère est magnifique. J’aurais adoré travailler avec lui".
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