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Avec son style inimitable, Wes Anderson s’est affirmé comme l’un des créateurs d’univers parmi les plus importants depuis David Lynch et Tim Burton. Dans The Grand Budapest Hotel, il aborde des thèmes qui contredisent sa supposée frivolité – la conscience du temps qui passe, la valeur accordée aux choses et aux personnes, la postérité et la transmission –, le tout traité avec légèreté par le biais d’un personnage qui est l’incarnation de la vanité. Monsieur Gustave règne en maître sur l’un des plus prestigieux hôtels de son époque. Lorsqu’un jeune groom ambitieux se présente, il reconnaît en lui un alter ego et entreprend de lui enseigner sa philosophie. En dépit de leurs différences – l’un est aussi bavard que l’autre est laconique –, tous deux se complètent et ils vont développer une relation de maître à élève au cours d’un voyage initiatique mouvementé. Le miracle de ce film gigogne, c’est qu’on n’est jamais perdu, en dépit d’une forme alambiquée. Chez Anderson, tout commence (et finit) par le cadre, qu’il soit narratif ou visuel. Un premier conteur, écrivain de métier, se découvre sous diverses apparences selon les époques : d’abord statufié, puis vieux (sous les traits de Tom Wilkinson) et enfin jeune (Jude Law). C’est à ce dernier que le vrai narrateur (F. Murray Abraham) raconte son histoire à la première personne. Anderson utilise ce dispositif en hommage à Stefan Zweig, qu’il cite comme inspiration et auquel il emprunte la géographie (l’Europe, une première pour le cinéaste texan). Quant au contexte historique, il est multiple, chaque époque déterminant un format d’image particulier, entre le CinémaScope pour les années 60 jusqu’au 4/3 presque carré pour l’action principale située au début des années 30. De là, Anderson déroule son récit avec énergie et fluidité, dans une profusion de décors naturels et artificiels méticuleusement composés. S’il navigue toujours entre la comédie et la gravité, il le fait avec une dextérité inédite qui rend les transitions invisibles. Mais c’est le texte, plus encore que la musique pourtant alerte d’Alexandre Desplat, qui donne au film sa cadence et sa dynamique. Son importance n’a jamais été aussi forte, pour le plus grand bonheur des acteurs, Ralph Fiennes en tête, mais aussi Jeff Goldblum, qui fait un come-back bienvenu au milieu d’un rassemblement d’habitués. Certains motifs peuvent paraître familiers, mais cette fois Anderson innove dans la continuité avec l’un de ses films les plus séduisants et les plus aboutis.
Toutes les critiques de The Grand Budapest Hotel
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Magnifique !!
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Dans une sorte de course à la Agatha Christie, Anderson fait défiler une impressionnante distribution (voir plus bas) dans un chassé-croisé stylé et délirant. Prendre une chambre au Grand Budapest Hotel est donc chaudement recommandé.
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Mélangeant les genres (comédie bourgeoise, film d'évasion, enquête, romance), le réalisateur semble avancer en terrain connu, instillant un rythme soutenu à un feu d'artifices de péripéties, pour le plus grand bonheur du spectateur.
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Cette longue histoire est racontée de façon élégante, presque détachée (...) ce drôle de dépaysement mérite 3 étoiles.
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Imaginez que son histoire ait été mise en scène par le miniaturiste esthète qu'est Wes Anderson, et que celui-ci, tout en restant exemplairement fidèle à son style d'orfèvre maniaque, ait pris prétexte de la grande Histoire dans laquelle il a choisi, une fois n'est pas coutume, de fondre son récit, pour accélérer le tempo de la petite. Vous aurez alors une première idée de ce qu'est The Grand Budapest Hotel, huitième long-métrage de son auteur, qui accomplit l'exploit de recycler des pans entiers de ses films précédents (La Vie aquatique, A bord du Darjeeling Limited, Fantastic Mr. Fox, Moonrise Kingdom…) dans un tourbillon fictionnel d'une fraîcheur totale et d'une élégance absolue.
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Une variation hilarante, poétique et poignante sur la Vieille Europe, portée par un casting en état de grâce. Chef d'œuvre.
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Inspirée par et dédiée à Stefan Sweig, la nouvelle fantaisie de Wes Anderson, drôle et élégante, est servie par une galerie de personnages jubilatoires campés par un casting de haut vol. Vintage, poétique et toujours aussi foutraque: un régal.
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Il se pourrait bien que "The Grand Budapest Hotel" soit, pour l'heure, le chef d'oeuvre de son auteur. (...) se déploie un récit gigogne où s'entremêlent avec une incroyable fluidité les époques et les personnages, les lieux et leurs coursives, le tout tenu par un style visuel toujours aussi affirmé et d'une inventivité constante.
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Librement adapté de l’univers des romans de Stefan Zweig, le film distille, sous la folie furieuse des événements et une tonalité souvent burlesque, une délicate musique nostalgique. C’est du grand spectacle intelligent.
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Un festival d'acteurs, un merveilleux capharnaüm narratif puissamment maîtrisé, un carrousel d'images emballantes et emballées, un pur plaisir de cinéma, haletant et raffiné.
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Quelle légèreté dans le propos, quelle énergie, quelle drôlerie dans les personnages, l’intrigue et les sous-intrigues, constamment relancées. Wes Anderson atteint sans doute avec "The Grand Budapest Hotel" le parachèvement de son œuvre, avec une élégance tout en verve et un rare sens du récit. Objet filmique non identifié, "The Grand Budapest Hotel" vaut le détour : dépaysement garanti !
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(...) un divertissement pétillant qui se déguste comme une friandise viennoise pleine de couleurs et de saveurs.
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Trente ans d’histoires grandes ou petites, presque autant de lieux et de personnages sont ainsi compressés en une heure quarante (un défi de mise en scène en soi), et répartis en trois fils narratifs que le film tresse avec une fluidité déconcertante. De cet étourdissant mille-feuille, il émane une énergie, mais surtout une drôlerie électrique, mélange de pure fantaisie et d’ironie subrepticement morbide qui participent à la virtuosité de l’ensemble – l’humour, qui l’emporte d’un chouia sur l’émotion, agit comme un voile pudique d’une rare élégance. Le plus beau film de ce début d’année.
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Plus lugubre, graveleux, haletant et grand-guignolesque que les autres enfants de Wes Anderson (on compte un certain nombre d’homicides et d’organes orphelins), le métrage lutte pourtant contre la maturité en multipliant les séquences cartoonesques (la poursuite en luge, l’évasion de la prison) en brodant des sections inimaginables ailleurs que chez le texan fou, comme la brillante présentation de la société secrète des clés croisées (une congrégation de concierges solidaires), et en baignant le tout dans un comique chorégraphique ou purement cinématographique (Anderson se moque de ses propres cadres) rarement aussi virtuose.
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Toutes ces petites histoires, ces petites boîtes entremêlées par le magicien responsable de « La famille Tenenbaum » et « Moonrise kingdom », nous entraînent dans un délire savamment orchestré par le plus barge des cinéastes américains. Bienvenue au Grand Budapest hotel et dans la Mitteleuropa de l’entre-deux-guerres.
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Ce nouveau film de Wes Anderson se classe parmi ses meilleurs, une concoction ambitieuse et originale mené par la performance irrésistible de Ralph Fiennes.
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Ce qui émeut dans ce film euphorisant et mélancolique, c'est la sensation d'assister à un spectacle intelligent. On a presque oublié que ça existait. Alors on regarde ça comme un miracle permanent. Un délice.
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Un film brillant, à la fois drôle, kitsch en diable, élégant à souhait. Un long-métrage intelligent et ironique où évoluent des personnages singuliers.
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Avec The Grand Budapest Hotel, Wes Anderson signe une comédie étincelante de charme et de loufoquerie. Avec un Ralph Fiennes époustouflant.
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Les acteurs défilent : Anderson, qui a fait déjà tourner la plupart, s'amuse aussi avec eux et avec nous. C'est jour de fête. Ou de ball-trap. Il y a chez lui de l'enfant virtuose qui s'amuse à faire joujou avec le cinéma, le cocasse et le merveilleux. Un grand enfant qui aurait lu Zweig.
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Chaque plan est une merveille. L'histoire est drôle et émouvante. De plus un casting de rêve compose le film avec Adrian Brody, Tilda Swinton, Mathieu Amalric, Jude Law, Harvey Keitel, William Dafoe et Ralph Fiennes. Ce dernier est formidable ce long métrage.
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L’un des signes les plus distinctifs de la mise en scène de Wes Anderson est la façon dont il enferme ses héros dans ses cadres comme dans des boîtes dont ils vont essayer de sortir. L’ascenseur du Grand Budapest Hotel, la demeure de la Famille Tenenbaum, les terriers de Fantastic Mr. Fox et le sousmarin de La Vie aquatique (2003) sont comme autant de maisons de poupées, des écrins en dehors du monde.
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e film, qui avance à un rythme trépidant, est certes burlesque mais pas que : Wes Anderson, qui dit s'être inspiré de l'écrivain Stefan Zweig, choisit la légèreté pour traiter en filigrane la montée de la barbarie nazie. Ne pas rater ce film réjouissant et brillant
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Une odyssée du style et de l'élégance en forme de roller-coaster, aussi chic et mélancolique que débridé et hilarant.
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Cette époque en mutation, symbolisée par les transformations et le va-et-vient du Grand Budapest Hotel, devient le théâtre de l'univers si reconnaissable du réalisateur, charmant et ordonné, qui se pose en rempart à la tragédie nazie du XXe siècle. Tout nous rappelle qu’il s’agit d’une fiction. Chez Wes Anderson, la meilleure manière de dépeindre la fin d’un âge d’or, de l’insouciance et de l’opulence, c’est d’y marier un imaginaire mélancolique et rêveur qui, lui, reste immuable.
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Un film captivant, intelligent et profond.
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Avec ce film, Anderson propose une vision agréable d'une Europe d'avant-guerre - totalement fausse mais séduisante tout de même, imprégné d'une tristesse prémonitoire.
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Comme souvent chez Anderson, le film commence par prendre son temps - parfois un chouia trop - pour s'accélérer petit à petit et finir en feu d'artifice virtuose.
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Le génial Wes Anderson convoque une galerie de personnages fantasques pour une chasse au trésor dans un hôtel insolite. C’est brillant, fou, merveilleux d’extravagance.
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Le film est un acte de fécondation. Un vieil homme trouve le bon interlocuteur pour que son expérience biographique, périssable, lui survive. Et la chaîne des flash-backs emboîtés, qui nous ramène de 1932 à nos jours, où une jeune fille lit le roman The Grand Budapest Hotel, raconte ce siècle de gestation qui permet à une vie humaine de survivre à soi-même.
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Saluons enfin le souci de la reconstitution où tout se veut plaisir pour les yeux et les oreilles. Du grand spectacle à l’ancienne, donc. On demande la suite royale dans ce palais des Mille et Une Nuits de la Mitteleuropa.
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C’est réjouissant, délirant, émouvant, alors, ne boudons pas notre plaisir et suivons les aventures de ce petit groom héritier malgré lui d’un grand hôtel décati, mais qui nous fait rêver.
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Bien sûr, tout cela ne fait qu’affleurer – mais quand même – et l’on se réjouit surtout des cent trouvailles, des mille détails qui contaminent le film de leur douce folie, du jeu des acteurs qui, en nombre, sont venus l’enrichir de leur présence, de Ralph Fiennes (Gustave H) à Mathieu Amalric, d’Adrien Brody à Willem Dafoe, d’Harvey Keitel à Jude Law, de Léa Seydoux à Tilda Swinton, d’Edward Norton à Jeff Goldblum… Vraiment, il serait bien dommage de se priver du nouveau conte fantastique de Monsieur Wes.
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Avec The Grand Budapest Hotel, Wes Anderson expérimente, out en restant fidèle à son cinéma. Sa vision comique de l'entre-deux guerres, si elle n'est pas dénuée de défauts, demeure une belle réussite, notamment esthétique.
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Avec «The Grand Budapest Hotel», étincelante fantaisie Mitteleuropa, Wes Anderson exagère encore la folie maniaque de son univers.
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Wes Anderson donne libre cours à son imagination et invente une facétie ébouriffante d’espièglerie, d’humour pince sans rire et de rebondissements absurdes et jubilatoires. Ses mouvements de caméra précis et son sens du cadrage font de chaque plan une merveille d’ingéniosité et de virtuosité visuelle. Dans cette perfection formelle, les acteurs tous exceptionnels (Ralph Fiennes, F. Murray Abraham, Tilda Swinton…) font preuve d’une liberté de jeu formidablement burlesque.
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Un film exquisément ajusté, une miniature impassible qui s’émancipe dans les esprits et devient plus riche et tragique au fur et à mesure.
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Un film qui offre des rires et de l’énergie, une des meilleures œuvres d’Anderson depuis « Rushmore ».
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Aussi léger que profond, aussi loufoque que réaliste, aussi romantique que romanesque, aussi politique que poétique, ce Grand Budapest Hotel relève presque du coup de foudre, tant la séduction opérée ici est totale.
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Un film opulent et étrangement bouleversant.
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Aventures rocambolesques, humour décalé, personnages hauts en couleur et casting cinq étoiles, Wes Anderson (Moonrise Kingdom) signe une fresque burlesque et très réjouissante, où Ralph Fiennes explose de talent.
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Si on s’arrête au synopsis ça n’a pas l’air désopilant et pourtant c’est là que réside toute la force comique, des acteurs aux visages graves qui lâchent des blagues hilarantes. Wes Anderson dont le style décalé en avait rebuté plus d’uns par le passé a semble-t-il trouvé la clef pour plaire au grand public.
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L'élégance sans faille d'un artisanat pour conjurer l'obscurité : c'est tout le charme, une fois encore, du cinéma de M. Wes.
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Un film qui comporte tellement de fioritures qu’il ne semble pas être certain de ce qu’il est.
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À la fois prolongement, intensification et mise à l’épreuve du cinéma de son réalisateur, Grand Budapest Hotel s’avère non seulement valoir pour lui-même, mais aussi pour la curiosité qu’il créé quant à comment Wes Anderson parviendra à donner suite à ce geste aussi épuisant que revitalisant.
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La comédie d’Anderson la plus ambitieuse, mature et frivole qu’il n’ait jamais réalisée.