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Certaines oeuvres vous prennent par surprise en faisant un adroit croche-pied à vos a priori. C'est le cas de Passeur d'espoir, un film croate qu'il serait dommage de rater tant cette histoire rédemptrice d'amour à mort est subjuguante.
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. Dans un pays toujours marqué par la guerre, où l’on n’en finit pas d’ouvrir des charniers et des fosses communes, la mafia, la corruption et les trafics règnent en maître. Le film s’attache au point de vue d’un couple dans l’impossibilité de communiquer par le langage. Chacun est enfermé dans sa solitude. Les mots de la jeune femme ne sont jamais sous-titrés, un choix qui renforce le poids de son isolement. Miroko est un ancien soldat, un alcoolique surnommé le junkie, une loque humaine dont on ne cernera jamais le contour. Son traumatisme, esquissé à peu de frais, est palpable. Entre le Bosniaque brisé par la guerre et la Chinoise en quête d’un avenir, pas de mots, mais l’ébauche d’une histoire d’amour, un même rêve qui peu à peu prend corps. Un paysage, sinistre et plein de grisaille, une pluie battante, accentuent une atmosphère de fin du monde lourde et triste. Les espoirs et le désespoir de l’humanité dans une version infiniment triste mais pas misérabiliste des temps modernes.
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Pour que Passeur d'espoir trouve la cohérence qui lui manque, il aurait fallu que la fureur vengeresse qui saisit le héros soit mise en scène comme dans un film de Sylvester Stallone. Mais au fur et à mesure que le finale apocalyptique approche, le film se dégonfle un peu, et se replie sur un façon de raconter qui relève des ellipses et de la psychologie du cinéma européen contemporain. Ce qui laisse le film au milieu du gué.
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Des nouvelles de l'ex-Yougoslavie. Disons-le d'emblée : elles sont mauvaises. Dans ce film croate, le noir domine. (...) Sans jamais relâcher la tension de son récit, le réalisateur installe une atmosphère poisseuse et anxiogène, entre poésie sombre et réalisme cru.